CRIPS ÎLE-DE-FRANCE

VIH/sida : les bases pour comprendre

Les points essentiels à connaître pour être correctement informé sur le VIH/sida.
(État des connaissances - novembre 2023)
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INTRODUCTION

Plus de 40 ans après la découverte du VIH, la lutte contre le VIH a considérablement progressé, à tel point que mettre fin au VIH n’est plus un objectif utopique, le « 0 contamination du VIH d’ici 2030 » étant devenu un objectif des plans de santé publique au niveau national, régional et local.

Malheureusement les moyens d’y arriver ne sont pas assez connus. En tant que professionnel, vous pouvez contribuer à l’atteinte de cet objectif.  Le premier réflexe doit être l’information. Une information claire, précise et fiable. 

Si la science a avancé et permis des progrès notables sur la prévention et le soin des personnes vivant avec le VIH, les idées reçues et les croyances erronées continuent de fausser la perception du VIH. Il est important que les professionnels de proximité auprès des différents publics (jeunes, personnes en situation de vulnérabilité...) puissent s'emparer des connaissances actuelles et des messages clefs pour informer et ainsi participer à la lutte contre le VIH/sida.

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LE VIH : QU'EST-CE QUE C'EST ?

Définition 

Le VIH ou virus de l'immunodéficience humaine est une infection sexuellement transmissible qui attaque les cellules du système immunitaire de notre organisme et provoque des maladies qui évoluent lentement dans le corps. Le virus du VIH cible le taux de lymphocytes T CD4, cellules indispensables à note système immunitaire et nous protègent des infections et maladies. 
L'infection, sans traitement adapté, provoque une "immunodépression" dans le corps : c'est ce qu'on appelle "sida"qui est le dernier stade de l'infection au VIH. 

39 millions
de personnes vivent avec le VIH et seulement 29 millions bénéficient d'un traitement
180000
personnes vivent avec le VIH en France
5 000
personnes découvrent chaque année leur séropositivité en France. La région francilienne concentre 42% des découvertes.
25 000
personnes sont séropositives mais ne le savent pas en France

DISTINGUER VIH ET SIDA

Le VIH et le sida ne sont pas synonymes

Les termes "VIH" et "sida" sont fréquemment confondus et pourtant, ils recouvrent des dimensions différentes dans l'évolution de la maladie.

Le VIH est le Virus de l'Immunodéficience Humaine.
Une personne est dite "séropositive pour le VIH" lorsqu'elle est infectée par le VIH, donc porteuse du virus.Cela ne signifie pas qu'elle est atteinte par la maladie du sida : le sida n'est pas un maladie mais le stade le plus avancé de l'infection du VIH. 

Le sida ou  syndrome d’immunodéficience acquise est causé par le VIH qui attaque le système immunitaire. En l’absence de traitement, la majorité des personnes  infectées par le VIH développerait le sida après cinq ou dix ans d’infection, voire plus. Aujourd’hui, en France, grâce aux traitements, l’évolution vers le stade sida a quasiment disparu. On parle de  personnes vivant avec le VIH, et non de  « malades du sida ».  

Cette confusion entretient l’idée que la  séropositivité est synonyme de mort à court terme, et risque de décourager les  personnes qui devraient réaliser un test de dépistage. La réalité de l’épidémie a changé, les personnes  vivent mieux avec le VIH, plus longtemps  et souvent sans faire face à des effets indésirables graves. 

Transmissible ne veut pas dire contagieux

L'infection par le VIH est une infection transmissible mais non contagieuse. Cela signifie qu'il ne s'agit pas d'une maladie comme la grippe qui s'attrape par un contact direct. Un éternuement, un baiser, une poignée de main, partager un verre ou une piqûre de moustique ne transmettent pas le VIH.

Le VIH est contenu dans les liquides corporels : le sang, le sperme, le liquide pré-séminal, les sécrétions vaginales et le lait maternel. 
Le VIH peut donc se transmettre :

  • Lors de rapports sexuels non protégés avec pénétration vaginale, anale ou buccale
  • Par un contact important de sang contaminé (partage de matériel d'injection ou exposition au sang pour les professionnels de santé). 
  • De la mère à l'enfant pendant la grossesse et l’accouchement en l'absence de traitement ou pendant l'allaitement.

Indétectable =  Intransmissible
Une personne dont la charge virale est indétectable ne transmet pas le VIH.
C'est un message extrêmement important, qu'il faut répéter et diffuser auprès des personnes touchées comme auprès de leurs partenaires et du grand public.

Qui sont les publics les plus exposés aux VIH ? 

44% : En France, les hommes homosexuels ou bisexuels représentent environ 44% des découvertes de séropositivité chaque année. 
51% : Les hétérosexuels nés à l’étranger représentent près de 51% des découvertes de séropositivité. Il s’agit en majorité de femmes, nées en Afrique subsaharienne. Grâce à l’étude ANRS-Parcours, on sait que près de la moitié de ces personnes ont été infectées en France. Le principal  facteur de risques est d’avoir vécu une période de grande précarité à l’arrivée sur le sol français. 

Protéger les personnes exposées

L’information et la prévention doivent s’adresser aux personnes les plus exposées en priorité, non pas pour les stigmatiser, mais pour qu’elles bénéficient de toute l’étendue des méthodes de prévention et de traitement, et qu’ainsi la lutte contre l’épidémie soit la plus efficace possible. Cette prévention ciblée peut être complétée par une approche généraliste pour ne pas prendre le risque d'exclure les personnes vulnérables présentes dans des populations non identifiées. C’est ce que l’on appelle l'universalisme proportionné, une approche développée par l’Organisation Mondiale de la Santé. Il permet de combiner une approche générale pour toutes les populations et une prévention particulière permettant ainsi de réduire les écarts entre les groupes et apporter des solutions à chacun.

La réussite de la RDR

Les usagers de drogues représentent 1% des nouveaux diagnostics VIH, alors qu’ils représentaient plus de 40% des  personnes touchées il y a vingt ans.

Débutée en 1987, la politique de réduction des risques a fait ses preuves. Elle allie la mise à disposition de matériel stérile d’injection, les traitements de substitution aux opiacés, et dernièrement  l’expérimentation dans certaines villes de centres de consommation à moindres risques et d’éducation à l’injection (les haltes soins addictions, dispositif de santé publique prévu par la loi), dans un cadre privilégiant le respect de la personne, son accompagnement et/ou l’autosupport. Ce succès indiscutable face au VIH montre qu’une riposte est possible face à l’épidémie.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES DU VIH ?

Selon la phase dans laquelle les personnes infectées se trouvent, celles-ci vont plus ou moins développer des symptômes après avoir contacté le VIH. L'apparition de symptômes liée à des "maladies graves" voire "mortelles" peut prendre plusieurs années. Se faire dépister est donc la clé !

Lors de la phase "primo-infection", des signes semblables à la grippe sont les plus courants comme : 

  • la fièvre
  • la fatigue
  • des maux de gorge
  • des maux de tête 
  • des douleurs musculaires 
  • des douleurs articulaires 
  • une inflammation des ganglions lymphatiques
  • une éruption cutanée  

Attention ! Ces symptômes ne sont pas spécifiques au VIH.

COMBIEN DE TEMPS FAUT-IL À UNE PERSONNE INFECTÉE PAR LE VIH POUR DÉVELOPPER LE SIDA ?

Comment évolue le virus dans l'organisme ? 

Chez une personne infectée par le virus et sans traitement, on constate trois phases : 

  • La primo-infection : c'est lorsque le VIH entre dans l'organisme via des muqueuses ou par voie sanguine, et ce, jusqu'à ce que l'ensemble des cellules lymphocytaires soient touchées. Cette première phase peut durer de quelques semaines à plusieurs mois. À ce stade, la quantité de VIH dans le sang (charge virale) est élevée. 
  • La phase asymptomatique : cette phase peut durer plusieurs années durant lesquelles les personnes aucun symptômes mais, peuvent développer des infections. Le système immunitaire quant à lui continue de s'affaiblir en permanence. 
  • La phase sida : sans traitement, l'infection à VIH peut évoluer vers le stade sida : la multiplication du virus dans l'organisme provoque un effondrement des défenses immunitaires et la survenue d'infections ou de maladies opportunistes.

LUTTER CONTRE LES FAUSSES CROYANCES SUR LA TRANSMISSION DU VIH

Les études montrent qu'il y a encore aujourd'hui, notamment chez les jeunes, une méconnaissance des modes de transmission du VIH et que les fausses croyances sur la transmission persistent. Un des objectifs de l'information sur le VIH/sida est de lutter contre ces dernières et de rappeler que le VIH ne se transmet pas :

  • en embrassant une personne
  • en serrant la main ou une personne dans ses bras
  • par la toux ou les éternuements
  • en nageant dans une piscine
  • par les sièges de toilette
  • par les draps de lit ou serviettes
  • en partageant un repas (fourchettes, cuillères, nourriture)
  • en allant chez le dentiste
  • par les piqures de moustique
  • par le don de sang
  • en téléphonant
  • en partageant un savon

LE VIH SE TRANSMET PAR DES VECTEURS ET MODES DE TRANSMISSION PRÉCIS

Quels sont les risques de transmission ? Le VIH est véhiculé par quatre liquides corporels

  • le sperme et le liquide qui apparaît avant l'éjaculation (liquide pré-séminal)
  • les sécrétions vaginales
  • le sang
  • le lait maternel

Le VIH se transmet par trois modes

  • lors des rapports sexuels sans préservatif 
    par ordre croissant sur l'échelle des risques : rapport oral, vaginal, anal
  • par l'échange sanguin 
    échange de matériel d'injection dans le cas d'usage de drogue par voie intraveineuse, tatouage, piercing, exposition accidentelle au sang de personnels de santé manipulant des objets piquants, tranchants, traînants, souillés par du sang
  • de la mère à l'enfant 
    pendant la grossesse, l'accouchement, l'allaitement (en l'absence de traitement préventif)

Les moyens de prévention

Aujourd’hui la prévention n’est plus centrée uniquement sur le préservatif. Elle est dite diversifiée, car composée de nombreux outils permettant à chacune et chacun d’adapter sa prévention à sa vie, ses possibilités, ses envies, favorisant ainsi une appropriation de la prévention en général. Aujourd’hui la prévention repose sur :

  • les préservatifs
  • le dépistage
  • le traitement post-exposition :
  • la prophylaxie pré-exposition (PrEP)
  • le traitement comme prévention (TasP)

LE TRAITEMENT COMME PRÉVENTION

Il existe une diversité de solutions pour prévenir le VIH

Pour prévenir le VIH, plusieurs moyens existent, c’est la prévention diversifiée. Chacun peut choisir la prévention adaptée à son mode de vie, ses envies et possibilités. Chaque professionnel peut contribuer à les faire connaître.

Les préservatifs 

Seul ou en complément de ces nouveaux outils, le préservatif reste toujours le moyen le plus facile d’accès pour se protéger du VIH et des autres IST. Utilisé avec un gel lubrifiant à base d’eau ou de silicone (et non à base d’huile qui altère le latex), le préservatif est une composante essentielle d’une stratégie de prévention complète, efficace et durable. Si les préservatifs externes sont les plus connus, les préservatifs internes dits féminins font également partie de la trousse à outils de la prévention du VIH. Formés d’une gaine souple et large en polyuréthane, ils contiennent  un anneau souple à chaque extrémité et s’introduisent dans le vagin ou l’anus pour en tapisser les parois, plusieurs heures avant l’acte sexuel si besoin. 

Des préservatifs externes, dits "masculins" sont disponibles gratuitement et sans ordonnance en pharmacie pour les moins de 26 ans. Pour les plus de 26 ans, ils peuvent être remboursés à 60% avec une ordonnance.

Le traitement avant une prise de risque pour le VIH : la PREP

La PrEP, ou prophylaxie pré-exposition, est un traitement à commencer avant l’exposition au VIH.  Elle est prescrite par un médecin (généraliste, gynécologue ou lors d'une consultation spécialisée à l'hôpital ou dans un centre de dépistage). La PrEP nécessite en effet un suivi régulier en consultation (tous les 3 mois), des bilans biologiques pour surveiller la tolérance du traitement ainsi que le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST).

La PrEP se prend, soit en continu tous les jours (un comprimé par jour), soit « à  la demande » (deux comprimés entre 2 heures et 24 heures avant le rapport sexuel et un comprimé par jour les deux jours suivants). Les études ont montré une efficacité excellente de la PrEP. Les  échecs de la PrEP sont exceptionnels en dehors des défauts d’observance. A noter que la PrEP ne protège pas des autres infections sexuellement transmissibles. 

La PrEP peut être proposée à toute personne séronégative - homme ou femme - sexuellement active. Elle est remboursée à 100%. 

Depuis 2021, la Haute Autorité de Santé recommande aux professionnels de santé de parler de la PrEP à toute personne sexuellement active. Elle ne prévient pas non plus les grossesses non désirées. C’est pourquoi la Prep doit être accompagnée d’un suivi renforcé et individualisé en santé sexuelle : vaccinations, dépistages réguliers des IST, traitement des IST, tests de grossesse, contraceptions.

Le traitement post-exposition (TPE) après une prise de risque au VIH

L’efficacité des traitements utilisés à des fins de prévention ne concerne pas uniquement les personnes séropositives, porteuses du virus. En effet, la prise d’un traitement antirétroviral dans les heures qui suivent une situation à risque, et en le poursuivant pendant un mois, empêche une personne séronégative d’être contaminée.

Il peut s’agir d’un accident d’exposition professionnelle, par exemple une piqûre avec une seringue chez un membre du personnel hospitalier; il peut s’agir d’une exposition sexuelle, par exemple une rupture de préservatif ou des rapports non protégés avec un partenaire sexuel séropositif dont on ne connaît pas la charge virale ou un partenaire dont on ignore le statut sérologique, mais qui est particulièrement exposé au VIH.  

Le traitement post-exposition est disponible dans tous les services d’urgence des hôpitaux ; il est gratuit. Pour être efficace, il doit être débuté le plus rapidement possible, au mieux dans les quatre heures qui suivent l’exposition, et au plus tard jusqu’à 48 heures après l’exposition. 

Le TASP : le traitement comme prévention

Le traitement antirétroviral, s'il est pris régulièrement par les personnes vivant avec le VIH fait disparaître le virus de leur sang. Quand la quantité de virus mesurée par la charge virale est durablement indétectable dans le sang, elle est généralement indétectable dans les sécrétions génitales (sperme, sécrétions vaginales).  

Cette découverte bouleverse la perception du danger lié au VIH. C’est capital pour les personnes touchées, qui avaient peur de transmettre le virus à leurs partenaires. Mais c’est aussi capital pour la prévention puisque la chaîne de transmission est ainsi interrompue. Des relations sexuelles avec une personne ayant une charge virale indétectable et prenant régulièrement son traitement, sont considérées comme des rapports protégés pour le VIH, même sans l’utilisation d’un préservatif. Le recours à celui-ci est justifié pour la prévention des autres IST ou dans un but contraceptif car, le TasP ne protège pas des autres IST.

Le rôle du traitement pour les personnes séropositves et séronégatives

Les trithérapies, disponibles depuis 1996, ont bouleversé la vie des personnes vivant avec le VIH dans les pays occidentaux. Les médicaments anti-VIH bloquent la multiplication et la transmission du virus chez les personnes infectées. Grâce aux traitements (pris à vie), l'infection par le VIH est contrôlée même si le virus reste présent dans l'organisme, dans certains organes appelés "réservoirs". Les progrès de la recherche sur l’efficacité des traitements permettent aux personnes de vivre longtemps avec le VIH : l’espérance de vie entre une personne séropositive sous traitement en France et une personne séronégative est identique. 

Les conditions de tout cela ? Avoir accès aux soins et être dépisté suffisamment tôt par rapport à la contamination.

Si le traitement a un bénéfice individuel, il a également un bénéfice collectif : une personne séropositive sous traitement ne transmet pas le VIH. En effet, le traitement antirétroviral, s'il est pris régulièrement par les personnes vivant avec le VIH, fait quasi-disparaître le virus de leur sang. C'est ce qu'on appelle avoir une charge virale indétectable, elle est également indétectable dans les sécrétions génitales (sperme, sécrétions vaginales). 

De ce fait -et c'est un point essentiel-, une personne correctement traitée depuis plusieurs mois, et qui prend son traitement régulièrement, ne peut pas transmettre le virus à ses partenaires. C'est ce qu'on appelle le traitement comme prévention ou TasP. Découverte capitale pour la prévention puisque la chaîne de transmission est ainsi interrompue.

LA PRÉVENTION  DE LA TRANSMISSION  MÈRE-ENFANT 

Grâce à la trithérapie antirétrovirale administrée pendant la grossesse chez la femme et après l’accouchement chez le nouveau-né, il n’y a plus de transmission mère-enfant en France. En France, un test de dépistage du VIH est systématiquement proposé aux femmes  enceintes Le traitement de toutes les femmes séropositives, dès le début de la grossesse et pendant toute sa durée, empêche la transmission du virus.

LA PLACE CENTRALE DU DÉPISTAGE

Les traitements soignent et protègent, mais ils ne peuvent être prescrits que si les  personnes concernées sont dépistées : le dépistage du VIH est plus important que  jamais, et le dépistage précoce en particulier. 

En France, entre 20 000 et 30 000 personnes ignorent leur séropositivité VIH, par peur ou par méconnaissance des risques. Parmi elles, plus de 10 000 vivent en Île-de-France. Les personnes non diagnostiquées, ainsi que les personnes en primo-infection VIH, sont aujourd’hui à l’origine de la majorité des contaminations en France. Malgré un dépistage de plus en plus précoce, les délais entre l’infection et le diagnostic  restent longs : plus de trois ans au niveau national.

Une personne dépistée positive pour le VIH bénéficiera d’un traitement très rapidement, pour profiter des effets protecteurs des médicaments anti-VIH et interrompre ainsi la chaîne de transmission de l’épidémie. 

Quand faire le test ?

L’épidémie française est concentrée. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’augmenter la fréquence du dépistage dans les populations les plus exposées au VIH :  

  • tous les trois mois chez les hommes homosexuels ou bisexuels ; 
  • tous les ans chez les usagers de drogues injectables ; 
  • tous les ans chez les personnes originaires d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes. 

Les autorités de santé recommandent également de proposer un test de dépistage de l’infection à VIH à tout le monde, au moins une fois au cours de la vie, entre 15 et 70 ans. 

Où faire le test ? 

Pour faire un test, plusieurs solutions : 

  • en parler à son médecin traitant qui prescrira un test remboursé par la sécurité sociale ;  
  • Faire une prise de sang en laboratoire d'analyses médicales ou bien dans un centre de dépistage (Cegidd). Le dépistage du VIH est gratuit partout, même sans ordonnance.
  • acheter un autotest en pharmacie ou s’en procurer dans un Cegidd ; 
  • faire un test rapide (TROD) dans le cadre d’actions associatives de dépistage dans les espaces publics.  

Pour tous ces tests, un délai s’impose après la prise de risque : 4 semaines pour les tests faits à l’hôpital ou en laboratoire, 3 mois pour les tests rapides et les autotests.

Les autotests

Les autotests VIH sont disponibles en pharmacie depuis septembre 2015. Comme les tests de dépistage rapide proposés par certaines associations, ils offrent de nouvelles opportunités d’autonomie pour des personnes qui veulent faire un test en toute discrétion ou ont un accès plus difficile aux services de dépistage.
Ces tests peuvent aussi se pratiquer en couple et rendre service à tous ceux qui ne se rendent pas dans les autres structures ou n’arrivent pas à aborder la question avec leur médecin traitant. Certaines associations distribuent gratuitement des autotests. 

Pour permettre une fin des contaminations, la stratégie nationale de santé sexuelle s'appuie sur l'objectif "3x95" :

  • 95% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique
  • 95% des personnes séropositives et dépistées reçoivent un traitement antirétroviral,
  • 95% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement indétectable et donc ne transmettent pas le VIH.

En France, les efforts doivent porter sur le dépistage pour atteindre 95% de personnes séropositives connaissant leur statut sérologique.

VIVRE AVEC LE VIH AUJOURD'HUI

Des progrès importants ont été réalisés pour améliorer le quotidien des personnes vivant avant le VIH, tant sur la diversité des moyens de prévention, permettant ainsi à chacune et chacun de trouver la solution adaptée à son mode de vie ou que sur l'efficacité des traitements antirétroviraux. Malgré ces changements positifs, les fausses informations et les idées reçues sont encore répandues dans la société, plus de 40 ans après la découverte du virus. Bien vivre avec le VIH aujourd’hui est possible, le comprendre et le faire savoir permet de lutter contre les discriminations qui affectent les personnes séropositives

C'est la raison pour laquelle il demeure essentiel de poursuivre l'effort d'information et de mettre en place des campagnes de santé publique de prévention tant auprès des jeunes que des populations prioritaires. L’information est la solution.

Des traitements efficaces et bien tolérés 

Il y a vingt ans, les premières trithérapies étaient complexes, contraignantes, avec des effets secondaires lourds qui poussaient parfois les patients à arrêter le traitement.  

Aujourd'hui les traitements antirétroviraux sont plus simples. Cela peut être sous forme de comprimés en une seule prise par jour ou bien par injection tous les 2 mois. Ils s’accompagnent de beaucoup moins d’effets indésirables, à court et à long termes. La diversité des molécules disponibles permet d'adapter le traitement à chaque personne, en  cas de problèmes d’efficacité ou d’effets indésirables.  

Dans les toutes prochaines années seront disponibles de nouvelles formes de traitements (implants, injections mensuelles, voire  trimestrielles). 

Beaucoup de spécialistes du VIH estiment  que si l’infection à VIH est correctement  traitée et suffisamment tôt, elle est en train de devenir une maladie chronique. Les traitements actuels permettent aux personnes touchées de faire des projets de vie durables, de travailler, d’avoir des enfants.

Une maladie devenue chronique 

Aujourd’hui, on peut vivre longtemps et globalement en bonne santé avec le VIH, quand on a accès aux soins et si l’infection a été dépistée tôt. 

Dans les pays avec le plus de ressources, le traitement est commencé dès qu’on découvre - par le test de dépistage -, qu’une personne est porteuse du virus. De ce fait, la maladie  « sida » n’a en général pas le temps de se développer. Les personnes restent « séropositives », mais le virus disparaît du sang et des sécrétions génitales. Le système immunitaire - les défenses de l’organisme - se reconstitue grâce au traitement et cela d’autant mieux que le traitement est précoce. Les maladies « opportunistes », qui caractérisaient la maladie sida (opportunistes, car elles profitaient de l'affaiblissement du système immunitaire), ont  aujourd’hui quasiment disparu.  

La santé d’une personne vivant avec le VIH est comparable à celle d’une personne non infectée, sous réserve qu’elle prenne son traitement tous les jours.  

Une personne séropositive correctement traitée va-t-elle développer des maladies  spécifiques ? La réponse est non, et l'espérance de vie pour les personnes vivant avec le VIH est comparable à celle de la population générale.

Une espérance de vie équivalente 

Les nouveaux traitements antirétroviraux ont un impact majeur sur l’espérance de vie et la qualité de vie. Les personnes vivant avec le VIH ont une espérance de vie équivalente à la population générale. Dans les pays à revenus élevés, ce sont d’ailleurs 51% des personnes vivant avec le VIH qui sont âgées de plus de 50 ans. 

Toutefois, vivre avec le VIH expose encore aujourd'hui, dans certains cas, à des complications métaboliques. Les seniors vivant avec le VIH font face à des défis spécifiques: elles ont jusqu’à cinq fois plus de risques de développer des maladies chroniques.  

FAIRE ÉVOLUER LES MENTALITÉS

Une maladie chronique, peut-être, mais  toujours pas une maladie comme les  autres.  Vivre avec le VIH expose, toujours, à de nombreuses discriminations qu’on regroupe sous l’appellation de sérophobie. Le refus de soin, chez certains dentistes par exemple, est courant. Dans leur vie privée ou professionnelle, longue est la liste des obstacles qui se dressent devant les personnes atteintes. Cela explique en partie pourquoi près de la moitié d’entre elles n’exercent pas d’activité professionnelle, sans pourtant déclarer de pénibilité particulière liée au virus. Également, encore aujourd'hui, les personnes vivant avec le VIH rapportent de fréquents rejets de la part de partenaires potentiels.

63 %
des personnes considèrent que la séropositivité constitue un critère important pour se lancer ou non dans une relation
36 %
des parents interrogés seraient mal à l’aise si la personne qui garde leur enfant était séropositive.
25 %
pensent qu’une personne séropositive peut représenter un danger en exerçant une profession de santé.

Sondage “ Le rapport des Français au VIH/sida 40 ans après son apparition : évaluation des connaissances et des perceptions “, ’institut CSA / Crips ile-de-France, 2021

Dans 75% des cas, c’est la peur d’être contaminée qui amène les personnes à adopter une attitude discriminante. D’où l’importance de rappeler qu’une personne traitée depuis plus de six mois ne présente pas de risque de transmission du VIH. La vie avec le VIH a changé, il est grand temps que les mentalités évoluent également et rattrapent les progrès scientifiques.

La peur liée à la maladie reste trop présente et contribue à l'isolement et à l’autodiscrimination des personnes.

Selon un sondage Ipsos pour Gilead en 2018, 31% des personnes  vivant avec le VIH n’ont parlé  de leur séropositivité qu’à 3 personnes de leur entourage au maximum. 

Agir contre les fakes news

Les fausses informations sur le VIH ont toujours existé, désormais internet leur donne une visibilité accrue. C'est ainsi que se propagent des théories révisionnistes remettant en cause les origines du sida ou que circulent des informations erronées sur les traitements. Ces théories sont dangereuses pour les personnes vivant avec le VIH. Elles peuvent être tentées de croire que des traitements "alternatifs" existent ou peuvent subir la sérophobie véhiculée par des informations fausses et stigmatisantes. Des théories mettant en doute l’existence du VIH représentent également un risque pour les personnes qui ne connaissent pas leur statut et qui choisiraient de ne pas réaliser de dépistage. Comment se protéger d'un virus lorsqu'on nie son existence ?

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