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La contraception

Un dossier pour faire le point sur la contraception en France : des données chiffrées, les différentes méthodes disponibles, l'accessibilité et la législation, la contraception à l'adolescence.
Tableau des méthodes de contraception utilisées en France en 2016

Données chiffrées sur la contraception

Tableau des méthodes de contraception utilisées en France en 2016

Différents types de contraceptifs

La contraception hormonale

La contraception hormonale consiste à diffuser dans le corps des hormones féminines (œstrogène et/ou progestatifs) similaires à celles fabriquées par les ovaires afin de bloquer l'ovulation des femmes.
Toutes les méthodes hormonales sont accessibles sur prescription médicale. La plupart sont remboursables à 65 % par la Sécurité sociale.

  • La pilule contraceptive

    Comprimés à prendre par voie orale quotidiennement, à heure régulière pendant 21 ou 28 jours selon le type de pilule. Il existe différents types de pilules contraceptives :

    • Les pilules progestatives : elles ne contiennent qu'une seule hormone.
    • Les pilules combinées ou œstroprogestatives : elles contiennent deux hormones, un œstrogène et un progestatif.
      Il existe des pilules contraceptives combinées dites de 2e, 3e, et 4e génération : leur distinction vient du progestatif utilisé, qui diffère d'une génération à une autre. Les 3e et 4e générations comportent des effets secondaires à risques deux fois plus importants que les pilules de 2e génération, mais ils restent minimes. Certaines pilules sont remboursées jusqu'à 65 % par la Sécurité sociale.

    Les mineures peuvent se faire délivrer la pilule sans l’accord de leurs parents. Elles peuvent en obtenir dans les CPEF.

  • L'implant

    Petit bâtonnet cylindrique de 4 cm de long et de 2 mm de large diffusant des hormones progestatives, inséré sous la peau (généralement sur le bras). Il est efficace durant trois ans. Sa pose et son retrait nécessitent l'intervention d'un médecin et se font sous anesthésie locale. Il est efficace à 99,9 %. Il est remboursé à hauteur de 65 %.

  • Le patch contraceptif

    Patch transdermique à coller sur la peau une fois par semaine (3 semaines sur 4, avec une semaine d'interruption pour l'apparition des règles). Il s'agit d'un contraceptif combiné (associant deux hormones). Il a un taux d’efficacité de 91 %. Il est non remboursé par la Sécurité sociale.

  • L'anneau vaginal

    Anneau en plastique souple et poreux que la femme place elle-même au fond du vagin à chaque début de cycle menstruel. Il doit être retiré au bout de trois semaines, provoquant ainsi les règles. Comme le patch, c'est un contraceptif combiné non remboursé. Il a un taux d’efficacité de 91 %.

  • L'injection hormonale

    Elle est pratiquée par un professionnel de santé et consiste en une injection d'hormones progestatives tous les trois mois. L’efficacité de ce moyen de contraception est de 94 %. L’injection est remboursée à hauteur de 65 % par la Sécurité sociale.

Le DIU (Dispositif intra-utérin)

Plus communément appelé stérilet, le DIU est un objet d'environ 3,5 mm placé dans l'utérus. Sa pose ou son retrait nécessitent l'intervention d'un médecin ou d'une sage-femme. Sa durée d'action peut varier de trois à huit ans selon le modèle (mais il peut être retiré à tout moment si la femme le désire). Le DIU est remboursé par la Sécurité sociale. Son efficacité est de 99 %.

  • DIU hormonal

    Il diffuse une hormone progestative. Il est efficace immédiatement s’il est posé dans les sept premiers jours du cycle. La pose ne doit normalement pas être réalisée en dehors de cette période.

  • DIU au cuivre

    Il se présente la plupart du temps sous la forme d'un « T » et mesure environ 3 cm de long. Il est en plastique avec un ou plusieurs manchons de cuivre. Le cuivre rend les spermatozoïdes inactifs. Il agit aussi sur la paroi de l'endomètre, empêchant l'implantation de l'œuf. Il est efficace dès le jour de sa pose.

La contraception locale mécanique

Comme leur nom l'indique, ces méthodes empêchent la fécondation en bloquant l'accès des spermatozoïdes à l'utérus. Ces contraceptifs sont à poser juste avant ou au moment du rapport sexuel.
Ces méthodes ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale.

  • Les préservatifs

    Internes et externes, ils sont les seuls à protéger également des IST. Ils sont accessibles en pharmacie et dans les supermarchés.
    Depuis décembre 2018, certaines boîtes de préservatifs (Eden et Sortez couverts) sont prises en charge à 60 % par l’Assurance maladie. Disponibles en pharmacie, sur présentation d’une prescription d’un médecin ou d’une sage-femme, ces préservatifs sont remboursés à 60 % sur la base d’un prix de vente.

    Depuis le 1er janvier 2023, les préservatifs externes sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans.

    Il était déjà possible de se procurer gratuitement des préservatifs en centres de dépistage, auprès de certaines associations ou dans les infirmeries scolaires. Depuis le 1er janvier 2023, tous les jeunes de moins de 26 ans, majeurs et mineurs, peuvent obtenir gratuitement et sans ordonnance des préservatifs externes en pharmacie. Cette mesure vise à améliorer la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) et du VIH.

    Pour les personnes de 26 ans ou plus, il est toujours possible de se faire prescrire des préservatifs par un médecin ou une sage-femme, avec une prise en charge de 60 % par l’Assurance maladie.

  • Le diaphragme

    Une coupelle en silicone ou en latex placée dans le vagin. Son efficacité est de 86 %. Il est en partie remboursé par la Sécurité sociale.

    Ce contraceptif s'utilise avec des spermicides pour une meilleure efficacité. Il doit rester dans le vagin huit heures après un rapport sexuel et il est réutilisable. Il est prescrit sur ordonnance.

  • La cape cervicale

    Dôme très fin en silicone qui recouvre le col de l'utérus. Il n’est pas remboursé par la Sécurité sociale.

    Ce contraceptif s'utilise avec des spermicides pour une meilleure efficacité. Il doit rester dans le vagin huit heures après un rapport sexuel et il est réutilisable. Il est prescrit sur ordonnance.

La contraception locale chimique

Les spermicides sont des substances chimiques qui désactivent les spermatozoïdes. Ils se présentent sous forme de crème, de gel ou d'ovules à insérer à l'intérieur du vagin avant un rapport sexuel. Ils sont conseillés en protection double avec un autre contraceptif : utilisés seuls, leur efficacité est très relative (70 à 80 % de réussite). Leurs efficacités dépendent du type de spermicide utilisé et de sa durée d’action. Ils ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.

Les méthodes peu fiables

Attention, certaines pratiques, appelées méthodes naturelles, sont utilisées comme des moyens contraceptifs. Ces méthodes sont peu fiables et efficaces.
Exemples : la méthode du retrait, des températures, la méthode Ogino.

La contraception d’urgence

La contraception d'urgence permet d'éviter la survenue d'une grossesse non désirée après un rapport sexuel non ou mal protégé (absence de contraception, oubli de pilule, glissement ou rupture du préservatif, décollement du patch), à n'importe quel moment du cycle.

Il s'agit d'une contraception occasionnelle, « de rattrapage ». Son objectif n'est pas d'être employée de façon régulière. Le risque de grossesse est plus élevé qu'avec une méthode de contraception usuelle.

Depuis le 1er janvier 2023, la contraception d'urgence hormonale est prise en charge à 100 %  par l'Assurance maladie et disponible en pharmacie, sans prescription médicale et sans avance de frais, pour toute femme mineure ou majeure.

Cette prise en charge à 100 % était auparavant réservée aux seules mineures et il était possible d’accéder à la contraception d’urgence sans ordonnance seulement jusqu’à 25 ans. Désormais, ces conditions sont les mêmes pour toutes et tous, et quel que soit l’âge.

  • La contraception d’urgence hormonale

    Elle agit principalement en retardant l'ovulation. Elle se présente sous forme d’un comprimé unique. Il faut prendre le comprimé le plus tôt possible, car son efficacité diminue avec le temps. Elle n'est pas efficace à 100 %, mais elle est d'autant plus efficace si elle est prise rapidement après le rapport non ou mal protégé.

    Depuis le 1er janvier 2023, la contraception d'urgence hormonale est prise en charge à 100 %  par l'Assurance maladie et disponible en pharmacie, sans prescription médicale et sans avance de frais, pour toute femme mineure ou majeure.

  • La contraception d’urgence au cuivre

    le DIU au cuivre (plus couramment appelé « stérilet ») est une contraception régulière, mais il peut également être utilisé comme contraception d'urgence dans les cinq jours après le rapport à risque. 
    Le DIU est considéré comme la méthode de contraception d'urgence la plus efficace en cas de rapport non ou mal protégé. La majorité des personnes peut utiliser un DIU comme contraception d'urgence. Contrairement à l'idée reçue, il n'est pas nécessaire d'avoir déjà eu des enfants pour pouvoir se faire poser un DIU.

Pour choisir sa contraception

Questionnaire en ligne pour trouver le contraceptif le plus adapté : https://questionnaire.choisirsacontraception.fr/
Brochure : Choisir sa contraception, Santé publique France, 2019

L’accès à la contraception à l’adolescence

La première consultation : obstacles et enjeux

De nombreux facteurs peuvent empêcher les jeunes filles d'aller consulter pour une première contraception :

  • Les facteurs socioculturels et familiaux : la non-reconnaissance de la sexualité juvénile par la société en général, mais également par certaines familles, peut contraindre des jeunes filles à agir en cachette de leurs parents ou des adultes.
  • Les représentations qu'ont les adolescentes des différents professionnels de santé ou services de santé sexuelle : la peur de la consultation, de l'examen gynécologique, de l'attitude ou du jugement dies médecins ou adultes référents face à leur demande.
  • Les fausses croyances sur la contraception et les risques sexuels : la persistance des mythes sur l'impossibilité de tomber enceinte au premier rapport, la peur liée aux propos véhiculés sur les effets secondaires de la pilule...
  • La difficulté de parler de sujets liés à l'intimé sexuelle à des personnes adultes, à un âge délicat de pleine transition physique et psychologique.

Tous ces facteurs peuvent être des freins pour certaines adolescentes.
Il est donc important pour les professionnels d'en avoir conscience pour pouvoir les prendre en compte et réduire ces obstacles.

Recommandations pour les professionnels de santé

Le premier contact avec le professionnel de santé est primordial et aura des conséquences sur le parcours et suivi contraceptif ultérieur de la jeune fille.

Des recommandations ont été émises pour les professionnels de santé afin de :

  • Respecter les règles de confidentialité vis à vis des parents.
  • Mettre l'adolescente à l'aise par une attitude d'écoute empathique et de non-jugement.
  • Prendre en compte les spécificités de l'adolescente et son mode de vie (situation de couple, comportements à risques...).
  • L'informer sur les différentes méthodes existantes afin de l'aider à choisir le mode de contraception le plus adapté à sa situation.

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2015-02/1e_maj_contraceptionfadulte-procreer-060215.pdf

Un principe inscrit dans la loi

Selon la législation, les mineures ont le droit d'accéder à la contraception de façon anonyme, gratuite, sans requérir le consentement de leurs parents.

Ce droit, présent dans la législation depuis 1974, est confirmé par la loi du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et la contraception. Il est inscrit dans le Code de la santé publique.

Dans la pratique, cette législation reste pourtant appliquée de façon inégale et parcellaire. Suite à la mobilisation de nombreux professionnels, associations et institutions, des mesures récentes ont été mises en place pour améliorer l'accessibilité des mineures à la contraception.

Les dispositifs existants

Les Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF)

Les CPEF sont des organismes permettant à toute mineure d'obtenir un suivi médical et l'accès à la contraception de façon anonyme et gratuite.
Cependant, l'offre de prise en charge est très variée et limitée dans certaines zones (répartition géographique inégale, horaires d'ouverture pas toujours adaptés). De fait, ce droit n'est donc pas égal dans les différentes régions de France : pour les jeunes filles habitant dans des endroits isolés ou ruraux, l'accès à ces services reste difficile. Pour compléter ce dispositif et améliorer l'accès à la contraception des mineures, des initiatives plus récentes ont été mises en place. 

CPEF : https://ivg.gouv.fr/les-centres-de-planification.html

La consultation médicale

Depuis le 31 mars 2013, toute jeune fille mineure peut avoir accès à la contraception de façon anonyme et gratuite dans les pharmacies, grâce à une ordonnance délivrée dans le cadre d'une consultation médicale classique.

Depuis 2020, pour les mineures (quel que soit l’âge), la consultation médicale ainsi que les examens biologiques nécessaires à la prescription du contraceptif, les contraceptifs, la pose et le retrait d'un dispositif intra-utérin sont pris en charge par l'Assurance maladie.

L'infirmerie scolaire : un lieu ressource clé

L'infirmière scolaire a un rôle fondamental à jouer auprès des jeunes pour favoriser l'accès à la contraception, de par sa proximité et son accessibilité et la gratuité de ses services.
L'infirmière scolaire peut orienter les jeunes vers des professionnels ou lieux ressources (CPEF), renouveler une ordonnance de contraceptif et fournir gratuitement la contraception d'urgence en cas de besoin.

Gratuité de la contraception pour les femmes de 15 à 25 ans

A compter du 1er janvier 2022, la contraception sera entièrement gratuite pour les femmes de 15 à 25 ans.

Anciennement réservée au 15-18 ans, cette prise en charge couvre la contraception hormonale, le bilan biologique, la consultation de prescription et de tous les soins liés à cette contraception.

Une mesure qui vise à lutter contre le recul de la contraception constaté chez les femmes de moins de 25 ans.
 

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