Le Centre régional d'information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes
Plan IDF sans sida : les axes prioritaires
Date de création : 14/04/2021
Date de modification : 29/04/2021
Les cinq priorités du Plan Île-de-France sans sida
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Objectif : atteindre le « 3x95 »
Les objectifs du « 3x95 » sont mis en exergue dans le plan régional mais aussi dans les plans de santé sexuelle au niveau national. Cela signifie : que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ; que 95 % des personnes séropositives et dépistées reçoivent un traitement antirétroviral ; que 95 % des personnes recevant un traitement antirétroviral aient une charge virale durablement indétectable et donc ne transmettent pas le VIH.
Si ces objectifs intermédiaires sont atteints, les modélisations montrent qu’en 2030, nous pourrions atteindre le « Zéro contamination ». Aujourd’hui en France, c’est l’atteinte du premier et deuxième objectifs qui pose problème ; la troisième composante du « 3x95 » est d’ores et déjà atteinte.
Cibler la réponse
Même si en soi, les jeunes ne sont pas une population clé dans la lutte contre le VIH (être jeune n’expose pas spécifiquement au VIH), il n’en reste pas moins qu’il est essentiel de faire un effort tout particulier en direction de ce public. En effet, alors que le nombre de contaminations au VIH est en hausse chez les jeunes de 15 à 24 ans depuis plusieurs années, les fausses croyances sont à un niveau très élevé. Et cela entraîne une utilisation insuffisante des moyens de prévention. Ce constat factuel doit interroger sur les ressources et les dispositifs mis en place pour que les jeunes puissent avoir un accès effectif à l’information et appréhender au mieux les messages de prévention. En Île-de-France, le contrôle de l’épidémie passera également par un focus fort mis sur les personnes les plus exposées au risque d’infection par le VIH. Qui sont elles ? Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ; les personnes nées à l’étranger dans des zones de forte endémie ; les personnes détenues ; les consommateurs de drogues injectables ; les travailleuses et travailleurs du sexe ; les personnes transgenres. Des efforts particuliers doivent être faits à leur encontre, non pas pour stigmatiser ces personnes, mais simplement pour leur permettre de bénéficier de réponses préventives adaptées à leurs besoins.
Promouvoir la prévention diversifiée
Aujourd’hui la prévention n’est plus centrée uniquement sur le préservatif. Elle est dite « diversifiée », car composée de nombreux outils permettant à chacune et chacun d’adapter sa prévention à sa vie, ses possibilités, ses envies, favorisant ainsi une appropriation de la prévention en général. Aujourd’hui la prévention repose sur : les préservatifs (le préservatif interne dit féminin et le préservatif externe dit masculin) ; le dépistage ; la réduction des risques pour les utilisateurs de drogues injectables ; le traitement post-exposition (TPE) ; la prophylaxie préexposition (PrEP) ; le traitement comme prévention (TasP) pour les personnes séropositives. Ces outils de prévention, qui permettent de créer une solution « sur mesure », sont encore bien trop mal connus de la part des Franciliennes et Franciliens.
Augmenter la capacité de dépistage
Le dépistage est une priorité. Pourquoi ?
Parce qu'aujourd'hui, près de 25 000 personnes ne connaissent pas leur séropositivité en France, dont une grande partie vit en Île-de-France. Ces personnes non diagnostiquées sont actuellement à l’origine de la majorité des contaminations en France.
Parce qu'aujourd’hui, les délais entre infection et dépistage restent trop longs. Deux ans pour les HSH, trois ans pour les femmes et quatre pour les hommes hétérosexuels. Le dépistage doit aller chercher les personnes qui ne se sont jamais fait dépister. Et ce, quelle que soit la raison de cette absence de dépistage : sous-estimation de l'exposition au risque, accessibilité des structures de dépistage, peur, etc. Le dépistage doit également être utilisé de façon plus régulière par les populations clés sur la base des recommandations de la Haute Autorité de santé. Aujourd’hui, en Île-de-France, près de sept personnes sur dix déclarent avoir déjà eu recours à un test de dépistage du VIH (soit un taux plus élevé en Île-de-France que hors Île-de- France). De même, au cours des douze derniers mois, les Franciliens sont plus nombreux à déclarer avoir eu recours au test de dépistage du VIH que les non Franciliens (15,4 % vs 11,2 %). Le constat est que la politique de promotion du dépistage est efficace en Île-de-France. Efficace oui, mais pas encore assez pour arriver aux objectifs fixés par la HAS !
Sur la base de ces constats, le plan « Pour une Île-de-France sans sida » a mis en exergue cinq priorités
Le soutien aux acteurs de la lutte contre le VIH/sida et aux élus locaux.
La promotion du dépistage et de la prévention diversifiée.
La sensibilisation des jeunes et la formation les futurs professionnels.
Le renforcement de la recherche.
L’engagement sur le volet international.
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