CRIPS ÎLE-DE-FRANCE

Egalité Femmes-Hommes

Si un contexte d’instabilité exacerbe les inégalités femmes/hommes, un terreau favorable aux obstacles structurels est déjà bien installé en temps de paix et de stabilité. Des facteurs sociaux, économiques et culturels limitent pour les femmes et les filles l’accès aux droits, aux soins, à l’éducation, perpétuent les inégalités de revenus, et empêchent la participation des femmes à la vie de la cité.

« L'égalité des sexes est plus qu'un objectif en soi. C'est une condition préalable pour relever le défi de la réduction de la pauvreté, de la promotion du développement durable et de la bonne gouvernance ».
Kofi Annan, (1938 - 2018) – Secrétaire Général de l’ONU (2002 – 2006).

Baromètre sexisme 2023 du HCE : encore du chemin à parcourir !

 

Les résultats du deuxième "Baromètre Sexisme" mené par l'Institut Viavoice pour le Haut Conseil à l'Égalité sont sans appel.

Seul un Français sur cinq estime que le monde professionnel est égalitaire

- 37% des femmes déclarent avoir déjà subi des discriminations sexistes dans leur choix d'orientation professionnelle

- A poste ou compétences égales, 23% des femmes ont déjà vécu un écart de salaire avec un collègue homme.

- Les femmes n'ont que 36% du temps de parole dans les médias

- Plus d'un tiers des femmes ont déjà subi une situation de non consentement

Retrouvez l'ensemble des chiffres du baromètre ici.

 

Quels impacts des inégalités entre les femmes et les hommes sur la santé ?

Genre, déterminant de santé majeur

Les déterminants de santé représentent des facteurs influençant positivement ou négativement l’état de santé des individus. Ils peuvent ainsi représenter des facteurs de risque (lien fait entre un élément et une dégradation de l’état de santé) ou de protection (lien statistique fait entre un élément et une amélioration de l’état de santé). Le rôle de la santé publique vis-à-vis de ces facteurs vise à agir sur les facteurs modifiables afin qu’ils aient des impacts positifs sur l’état de santé des individus. Cela inclut les comportements aussi bien que la situation professionnelle, les compétences développées ou encore l’environnement social. Le genre fait partie des déterminants ayant un impact important sur les individus, particulièrement pour les femmes et les minorités de genre. Dans le monde, 70% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont des femmes. En France aussi, la précarité touche particulièrement les femmes : avec 30% des femmes en emploi en temps partiel contre 8,4% d’hommes, les femmes ont plus souvent recruté via des contrats précaires que les hommes. 

Selon un sondage Elabe pour AXA prévention mené en 2021, 4 femmes sur 5 négligeraient leur santé au profit de celle de leurs proches. Elles sont 71% à assurer ne jamais manquer un rendez-vous médical pour un proche et 57% se disent responsables du suivi et du bilan régulier de santé de leurs enfants, contre seulement 3% des hommes interrogés. En revanche elles sont plus nombreuses que les hommes à pratiquer l’automédication. Moins de 4 femmes sur 10 déclarent être suivies régulièrement, et seule une sur deux consulte régulièrement un gynécologue. Ces données sont préoccupantes, car un suivi irrégulier ne permet pas de détecter à temps les maladies cardiovasculaires ou encore les cancers.

Femmes et VIH

Le VIH/sida est encore la première cause de mortalité dans le monde chez les femmes de 15 à 49 ans. Dans la région d’Afrique subsaharienne, 75% des nouvelles infections touchent les jeunes femmes de 15 à 24 ans. 

Etre une femme aujourd’hui, dans certains pays, représente un facteur de risque à la contraction du VIH. Cela s’explique par les disparités d’accès aux droits et les inégalités auxquelles sont confrontées les femmes et les filles dans le monde entier : les femmes sont davantage touchées par les violences sexuelles les exposant à un risque plus élevé de contamination. L’accès à l’éducation pour les filles a également un impact positif sur la prévention liée au VIH, pourtant dans les pays en développement, près d‘une fille sur 4 ne va pas à l’école.

 La vulnérabilité des femmes vis-à-vis de la contamination au VIH se constate également en France, au travers de l’enquête Parcours : près d’une femme sur 2 vivant avec le VIH, ayant eu un parcours de migration ont été infectées en France. Cela s’explique par une diversité de facteurs qui exposent davantage les femmes aux discriminations et aux violences.

Femmes, minorités de genre et santé mentale

Ces discriminations ont ainsi un impact durable sur la santé physique et mentale des personnes concernées. Ces impacts se traduisent, par exemple, par une prévalence des troubles psychologiques chez les femmes et les minorités de genre. Par exemple, dans un rapport du Conseil économique, social et environnemental de 2013, les interactions entre les déterminants de la santé comme la situation professionnelle et le genre sont illustrés notamment par le lien entre le type de contrat et les troubles dépressifs : « il apparaît que les femmes en contrat à durée déterminée sont plus touchées par les troubles dépressifs que celles bénéficiant d’un contrat à durée indéterminée alors qu’on n’observe pas de différence chez les hommes selon le type de contrat. » Plus globalement, selon la Haute autorité de santé, 15% des adultes de 18 à 65 ans présentent des troubles anxieux sévères, et la fréquence est deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Si de nombreux éléments peuvent être à l’origine de ces diagnostics, une dimension non négligeable reste à attribuer à la société et à l’environnement social des personnes concernées. En effet, plusieurs facteurs influencent la santé des individus sans pourtant agir sur leurs comportements individuels. C’est le cas des discriminations individuelles et systémiques dont les impacts sur la santé sont durables et très concrets. Ce constat a été défini comme le « stress des minorités » présenté comme l’accumulation des facteurs de stress sous de multiples formes qui peuvent aller des insultes aux violences, expliquant ainsi la prévalence des femmes et minorités de genre dans les diagnostics de troubles psychologiques.

Quels leviers d’actions pour une égalité réelle ?

Le Crips Île-de-France œuvreoeuvre par ses actions à rendre réel le droit à l’égalité femmes-hommes. Des dossiers à destination des professionnels ont été réalisés sur l’égalité et le respect dans les relations filles-garçons. L’éducation joue un rôle majeur dans la transmission ou la lutte contre les stéréotypes sexistes. La mise en place de mesures et d’actions au niveau individuel ou collectif permet d’agir contre ces inégalités.
La lutte contre le sexisme et les stéréotypes de genres commence dès le plus jeune âge et nécessite une formation adéquate de la part des professionnels. En plus de nos formations et dossiers, le Crips a développé un ensemble de kits d’activités permettant d’aborder ces thématiques et de déconstruire les stéréotypes.

 

Pour en savoir plus :
https://www.centre-simone-de-beauvoir.com/education-a-limage-formation/ateliers-genrimages/
https://www.centre-hubertine-auclert.fr/egalitheque
https://fr.unesco.org/genderequality

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