CRIPS ÎLE-DE-FRANCE

La réduction des risques (RdR)

La réduction des risques : un sujet sensible mais une efficacité prouvée.

Qu’est-ce que la RDR : principes et concepts

Face à l’apparition de l’épidémie du VIH/sida et son impact sur les consommateurs de drogues injectables, l’approche « tout répressif » prônée par la loi de 1970 s’est révélée inadaptée pour répondre aux défis sanitaires et sociaux. Une autre approche s’est développée : la réduction des risques.

C'est une politique de santé publique qui peut être définie comme l’ensemble des mesures visant à réduire les problèmes sociosanitaires liés à la consommation de drogues. Une politique de santé publique extrêmement efficace, puisqu’elle a permis que la part des usagers de drogues injectables dans les nouvelles infections à VIH tombe à moins de 2 %, depuis quelques années.
 

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Si l’on résume les principes fondant la politique de RdR, on peut dire que c'est avant tout :

  • Une politique sociétale qui admet l'existence des consommations et des usagers de drogues, leurs difficultés, et qui leur redonne un statut de citoyens à part entière, sans stigmatisation ou jugement.
  • Une politique qui outille l’usager et le reconnaît comme responsable, pouvant agir sur lui et sur son environnement pour consommer à moindre risque, diminuer sa consommation ou se sevrer.
  • Une politique qui promeut la santé et la sécurité de toutes et tous.
  • Une politique qui ne cesse d'innover et qui s'adapte à la réalité dans l'intérêt général.
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Quels sont les principaux dispositifs ?

De ces principes découle un certain nombre de dispositifs spécifiques aux produits ou aux pratiques de consommation. Parmi les principaux, citons :

  • L’accès aux seringues propres et les programmes d’échanges de seringues (PES). Les seringues peuvent être échangées ou récupérées dans les distributeurs automatiques (mis en place notamment par l’association SAFE) ou dans les antennes de prévention fixes (en CAARUD par exemple) ou mobiles.
  • Les traitements de substitution. Les traitements de substitution (buprénorphine et Subutex®, méthadone …) permettent d’arrêter ou contrôler sa consommation. Ce type de démarche peut débuter dans un CAARUD.
  • Le réseau de structures d'accueil et de prise en charge des usagers de drogues via la création des CAARUD (centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues). Ce sont les établissements médico-sociaux de première ligne dits « bas seuil » accueillant les usagers de drogues pour la plupart en vulnérabilité sociale. Les missions des CAARUD sont les suivantes : accueil collectif et individuel, information et conseil personnalisé, soutien dans l’accès aux soins et aux droits, l’incitation au dépistage des infections transmissibles et la mise à disposition de matériel de prévention des infections.
  • Les salles de consommation à moindre risque / Haltes soins addictions. Ce sont des espaces où des usagères et usagers de drogues précarisées peuvent se rendre pour venir consommer leurs substances psychoactives dans des conditions d’hygiène adaptées, avec du matériel stérile et sous supervision de professionnels de santé. Dans ce type de structure, des consultations sociales, infirmières et médicales sont proposées aux personnes, de même que tout un ensemble de soins primaires.

La RdR est-elle inscrite dans la loi ?

Dans le développement des dispositifs de RdR, une étape importante a été le vote de la loi de santé en 2016, dans le sens où elle a signé sa reconnaissance légale. La RdR quittait le chapitre consacré aux dispositifs de lutte contre le VIH/sida pour devenir un chapitre du Code de la santé publique consacré à la « lutte contre les toxicomanies ».

La RdR est ainsi devenue une réponse tout aussi légitime à l’usage récréatif de drogues que la prohibition ou les soins obligatoires. Concrètement, de nombreux dispositifs ont été prévus dans la loi de 2016 : le dépistage rapide (TROD) pour les hépatites ; l’analyse de produits ; la prévention des overdoses via la naloxone la mise en place de la RdR en prison ; l’expérimentation de salles de consommations à moindre risque (SCMR).
 

La RdR est-elle inscrite dans la loi ?

Dans le développement des dispositifs de RdR, une étape importante a été le vote de la loi de santé en 2016, dans le sens où elle a signé sa reconnaissance légale. La RDR quittait le chapitre consacré aux dispositifs de lutte contre le VIH/sida pour devenir un chapitre du Code de la santé publique consacré à la « lutte contre les toxicomanies ».

La RdR est ainsi devenue une réponse tout aussi légitime à l’usage récréatif de drogues que la prohibition ou les soins obligatoires. Concrètement, de nombreux dispositifs ont été prévus dans la loi de 2016 : le dépistage rapide (TROD) pour les hépatites ; l’analyse de produits ; la prévention des overdoses via la naloxone la mise en place de la RdR en prison ; l’expérimentation de salles de consommations à moindre risque (SCMR).

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Les mesures de réduction des risques sont-elles largement mises en place ?

Aujourd’hui, force est de constater que certaines mesures pourtant inscrites dans la loi ne sont pas appliquées, ou que certains dispositifs prévus dans la loi n’ont pas trouvé concrétisation à hauteur des défis. Prenons certains exemples mis en exergue par les acteurs de terrain :
 

  • La prison est toujours une zone de non-droit : toujours aucun programme d’échange de seringues n’y est possible. Pourtant la prévalence du VIH y est 10 fois plus élevée que celle en population générale. Quant au VHC, la prévalence y est  6 fois plus élevée.
  • Le lancement, début 2022, des haltes soins addictions (HSA) qui remplacent les salles de consommation à moindre risque, permettra sûrement un développement de ce type de dispositif sur le territoire national en fonction des besoins constatés.
     
  • L’analyse des drogues, consacrée comme mission de réduction des risques, ne fait pas l’objet d’instructions claires données par la DGS aux ARS pour leur permettre le financement de cette activité. L'analyse est pourtant essentielle pour sensibiliser au mieux les consommateurs à la dangerosité des produits circulants.
     
  • Le dispositif « Accompagnement et éducation aux risques liés à l'injection » (AERLI) n’est pas promu de la même manière sur l’ensemble du territoire.

La réduction des risques liés aux usages de drogues est un sujet très sensible, et nous savons que les décisions politiques sont plus liées à l’opinion publique. Il est donc primordial d’informer nos concitoyens sur la politique de RdR et vulgariser les résultats des études prouvant son efficacité. C’est aussi l’opinion publique qui favorisera les évolutions politiques. Nous continuerons donc à communiquer largement sur les preuves de son efficacité et les différents dispositifs existants ou expérimentaux. 

Le nombre de salles de consommation à moindre risque est toujours aussi faible : deux seulement sur le territoire français contre une quinzaine en Suisse. 

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