C’est une cigarette électronique jetable, prête à l’emploi et d’utilisation très simple. Elle présente deux différences par rapport aux e-cigarettes « classiques » :

• Elle est pré-remplie de liquide : elle ne se recharge pas et ne fonctionne pas avec des cartouches.
• Elle est totalement automatisée : il n’y a pas de bouton pour allumer ou déclencher la cigarette électronique. Lors de l’inhalation, la batterie envoie un courant électrique, la résistance intégrée chauffe, l’e-liquide se transforme en vapeur en remontant dans l’embout buccal.

(définition : association Addiction France) 

Quelles différences avec la cigarette électronique ?

Arrivées sur le marché il y a une dizaine d’années, les cigarettes électroniques ou vapoteuses semblent “moins dangereuses” que la puff. Des études sont en cours pour évaluer les risques à long terme me et évaluer l’impact de la vape dans l’arrêt du tabac. Par ailleurs, la Haute Autorité de Santé estime que la vape n’est pas un produit d’aide à l’arrêt du tabac.

Si l’on estime que l’objectif actuel de la cigarette électronique est d’accompagner les fumeurs dans la diminution voire l’arrêt définitif du tabac, la puff, quant à elle, de par les codes véhiculés et ses composants est conçue spécialement pour toucher les adolescents, les non-fumeurs, en les rendant accros à la nicotine. Mais celle-ci va aussi développer d’autres formes de dépendance comme :

• des comportements automatiques (habitudes),
• un schéma de pensée qui va pousser à consommer pour gérer les émotions.   

Quelle teneur en nicotine ?

Elles ont le plus souvent une teneur en nicotine de 5 %. Pour rappel, la législation européenne interdit toutes les cigarettes électroniques ayant une teneur en nicotine supérieure à 20mg/ml, soit 1,8 % de nicotine. Un e-liquide à 2 % dépasse donc le taux maximum autorisé. L’indication est donc floue et trompeuse pour le consommateur puisque normalement la nicotine indiquée dans les cigarettes, les e-liquides, etc. est indiquée en mg. Ici les consommateurs et plus particulièrement les jeunes ne se rendent pas compte de la teneur en nicotine, c’est clairement un procédé de marketing.

La consommation d’une puff indiquant 2 % de nicotine, c’est 600 bouffées, soit l’équivalent de 40 cigarettes !

Que ce soit en France ou aux États-Unis, le succès naît principalement grâce aux réseaux sociaux. Diffusées sur des plateformes comme Instagram ou TikTok, les publications deviennent très vite populaires auprès des adolescents. Esthétique travaillée, valorisation des goûts, vente par correspondance, facilité d’achat auprès des buralistes, utilisation d’influenceurs, packaging qui s’inspire des jeux vidéo ou encore de la culture manga : tout est fait pour que les adolescents soient poussés à acheter et à consommer. 

Facilité de l’emploi et saveurs sucrées : les deux arguments de vente pour séduire les jeunes

“Vape jetable, discrète, ne laisse pas d’odeur sur les vêtements, se glisse facilement dans la poche, légèreté, facile à prendre en main, des goûts bonbons, marshmallow ou encore tutti frutti” qui rappellent  l’enfance : les sites marchands débordent d’arguments de vente et d’un lexique “attrayant” pour capter l’attention des adolescents.

Une étude auprès des 13-16 ans, réalisée par l’Alliance contre le tabac, a démontré que sur un panel de 400 adolescents, plus de la moitié en ont une image positive. En effet 52 % soulignent le côté ludique de ce produit et qu’il est amusant de jouer avec le nuage de vapeur. 

La plupart des adolescents sous-estiment ou n’ont pas conscience des dangers pour leur santé auxquels ils s’exposent en consommant la puff. En effet, une consommation régulière peut créer une dépendance et être une porte d’entrée dans le tabagisme et le marché de la nicotine. Marché qui ne cesse d’évoluer et de se diversifier avec l’émergence des produits tels que le SNUS, chicha, chicha électronique,… qui font le bonheur et le succès des industriels, mais c’est surtout le manque d’information qui alimente ces risques.

(Chiffres Alliance contre le tabac : enquête réalisée par Internet du 04 au 20 juillet 2022 auprès d’un échantillon national représentatif de 400 adolescents âgés de 13 à 16 ans)

“Dès que votre puff est terminée, il vous suffit de la jeter.”

Malheureusement les composants de ce produit n’ont rien d’écologique. La plupart sont constitués de batteries ou piles au lithium, de plastique, de métaux lourds qui sont très toxiques pour l’environnement, coûteux  et très difficiles à recycler. L’usage et la durée de vie du produit sont à l’encontre des actions et des mesures pour lutter contre le gaspillage et contre le réchauffement climatique.