Pour mettre fin au VIH d'ici 2030, la France doit augmenter sa dotation au Fonds mondial de 30%

Crée le 9 octobre 2025, modifié le 17 octobre 2025

Les 18 et 19 septembre 2022 se tiendra aux États-Unis la 7e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Son budget doit répondre aux défis de la santé mondiale contre ces trois pandémies et contribuer à la création de systèmes de santé résilients et durables.

L’objectif ? Récolter 18 milliards de dollars US, une somme plancher pour faire face à une situation très dégradée au niveau mondial.
Engagée très fortement et de longue date dans la lutte contre le sida au niveau mondial, la France se doit de donner l’exemple et augmenter sa dotation de 30%.

Le Crips Île-de-France, dont l’enjeu est de sensibiliser les jeunes dans le cadre du plan Île-de-France sans sida, exorte la France à augmenter sa dotation au Fonds mondial.

Pourquoi la France doit augmenter sa dotation de 30% au Fonds mondial ?

La France a une place de leader dans la réponse au VIH au niveau mondial et doit renforcer cette place. La France a par exemple lancé, en 2005, la taxe de solidarité sur les billets d’avion, taxe permettant de financer UNITAID. Concernant spécifiquement le Fonds mondial, la France en est membre fondateur et siège au sein du Conseil d’administration du Fonds mondial et dans deux des trois comités permanents chargés de préparer et d’assurer le suivi des travaux du Conseil d’administration. La France est la deuxième contributrice historique. Lors de la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, accueillie à Lyon en octobre 2019, ce sont 14 milliards de dollars US qui ont été récoltés. Soit la plus grosse levée de fonds en matière de santé mondiale. La France doit être au rendez-vous pour la 7e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, car c’est un outil efficace qui permet de répondre à l’urgence d’une situation extrêmement dégradée au niveau mondial.

Le Covid-19 a eu un impact très négatif sur les systèmes de santé, avec une baisse des dépistages du VIH de 22 % et une augmentation des décès dus au paludisme de 12 %.

La France défend une institution avec des résultats très probants : spécifiquement sur le VIH, le Fonds mondial a investi près de 23 milliards de dollars US, soit 25 % du financement international des programmes de lutte contre le VIH. Dans les pays où le Fonds mondial investit, les décès imputables au sida ont diminué de 65% et les nouvelles infections de 54 % depuis 2002. Globalement, ce sont 21,9 millions de personnes qui sont sous traitement antirétroviral.

Le Fonds mondial adopte depuis le début une approche efficace basée sur les droits humains, l’inclusion des communautés, des bénéficiaires et des personnes concernées dans le processus de décision et de mise en œuvre. Il investit fortement dans des programmes de santé communautaire qui favorisent l’accès aux services de santé pour toutes et tous. De cela, il favorise des changements sociaux et politiques pour réduire les obstacles à l’accès à la prévention et aux soins liés aux droits humains ou à l’égalité de genre.

Le Fonds mondial permet de construire des systèmes de santé résilients et durables. Plus d’un milliard de dollars par an – montant qui doublera entre 2023 et 2026 – sont investis dans le renforcement des systèmes de santé. Concrètement, le Fonds mondial soutient le rôle essentiel des ressources humaines en santé, y compris communautaires, dans l’accès aux services de soins pour l’ensemble des populations, même les plus marginalisées.

Le Fonds mondial permet le renforcement de la préparation aux nouvelles pandémies. 1/3 des investissements du Fonds contribue à cet objectif majeur.

Des données épidémiologiques alarmantes

Au cours des deux dernières années et demie, la concomitance entre la pandémie de sida et de COVID-19 – ainsi que les crises économiques et humanitaires – ont fragilisé la lutte contre le VIH :

  • 28,7 millions de personnes seulement ont accès à la thérapie antirétrovirale. 1,5 million de personnes ont été infectées par le VIH en 2021
  • Aujourd’hui, 38,4 millions de personnes vivent avec le VIH. 54% de ces personnes sont des femmes et des jeunes filles.
  • Chaque jour, 4000 personnes sont infectées par le VIH.

Des progrès trop lents pour l’objectif 2030

Globalement, les progrès continuent mais ils sont toutefois beaucoup trop lents pour tenir l’objectif des États pour 2030, c’est-à-dire la fin du sida comme menace pour la santé mondiale.

Deux données illustrent cette dégradation :

  • Les nouvelles infections au VIH dans le monde ont continué de baisser l’année dernière mais seulement de 3,6 % comparé à 2020. C’est la plus petite réduction depuis 2016.
  • Le nombre de personnes vivant avec le VIH ayant accès à un traitement a continué d’augmenter en 2021, mais seulement de 1,47 million, comparé à 2 millions les années précédentes. C’est la plus petite augmentation depuis plus de 10 ans.

 

Des résultats en corrélation direct avec un niveau de financement en baisse

Depuis 10 ans, le niveau de l’aide publique au développement pour le VIH provenant de donateurs bilatéraux autres que les États-Unis d’Amérique a chuté de 57 % au cours de la dernière décennie.En 2021, les ressources internationales disponibles pour le VIH étaient inférieures de 6 % à celles de 2010.

La Banque mondiale prévoit que 52 pays, où vivent 43 % des personnes vivant avec le VIH, connaîtront une baisse significative de leur capacité de dépenses publiques jusqu’en 2026.

Données ONUSIDA / disponibilité des ressources pour la riposte au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire, 2010-2021 et objectif 2025

De nouveaux investissements sont nécessaires dès maintenant pour mettre fin au sida d’ici 2030 !

Comme le note l’ONUSIDA, « il sera nettement moins coûteux de tenir les promesses faites lors de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) en 2021 que de sous-investir maintenant et de risquer de nouveaux reculs ».

C’est en cela que le succès de la 7e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme revêt un caractère impérieux.

Le Fonds mondial : un outil qui compte pour la santé mondiale

Créé en 2002 à l’initiative des états du G7, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme est une fondation internationale à but non lucratif destinée à mobiliser et investir des ressources supplémentaires, au-delà des financement domestiques, bilatéraux et multilatéraux, pour mettre fin aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme à l’appui de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD 3 de l’ONU « bonne santé et bien-être »).

Les axes d’action

Initialement centré sur l’urgence et donc l’accès aux traitements pour réduire le nombre de décès, son action s’est fortement diversifiée autour du renforcement du système de santé et du déploiement de la couverture sanitaire universelle. Objectif auquel s’est ajoutée la préparation de la réponse aux pandémies.

Les résultats de l’action du Fonds mondial

Le résultat de son action depuis 20 ans ? 44 millions de vies sauvées !

Spécifiquement sur le VIH, le Fonds mondial a investi près de 23 milliards de dollars US, soit 25 % du financement international des programmes de lutte contre le VIH. Dans les pays où le Fonds mondial investit, les décès imputables au sida ont diminué de 65 % et les nouvelles infections de 54 % depuis 2002.

Les enjeux de la 7e reconstitution des ressources du Fonds mondial

Sauver 20 millions de vie

La lutte contre le VIH/sida, en France comme ailleurs, ne peut se mener qu’à un niveau mondial. Les efforts consentis par les villes, les région, comme la région Île-de-France via le plan Île-de-France sans sida depuis 2016, ou les Etats seront vains si une réponse globale n’est pas entreprise.
Dans un monde ou les échanges sont de plus en plus constants, c’est à l’échelle du Fonds mondial que se joue la fin de l’épidémie, en France comme ailleurs.

Mieux comprendre les enjeux du fonds mondial :

« Le VIH n’est pas qu’une lutte médicale. »
« Il faut travailler le volet social et les droits humains. »
« Rien pour nous sans nous »

La paire-éducation

« L’expérience de l’un fait la force de l’autre. »
« Lutter c’est avoir le courage de s’assumer »

Le VIH pédiatrique

« Le VIH pédiatrique est oublié. »
« Du travail, il reste encore du travail. »

Focus sur les jeunes et les femmes

« On doit se mobiliser ensemble. »