CRIPS ÎLE-DE-FRANCE

VIH/sida : les bases pour comprendre

Les points essentiels à connaître pour être correctement informé sur le VIH/sida.
(État des connaissances - décembre 2022)
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Le VIH : qu'est ce que c'est ?

Définition 

Le VIH ou virus de l'immunodéficience humaine est une infection sexuellement transmissible qui attaque les cellules du système immunitaire de notre organisme et provoque des maladies qui évoluent lentement dans le corps. Le virus du VIH cible le taux de lymphocytes T CD4, cellules indispensables à note système immunitaire et nous protègent des infections et maladies. 
L'infection, sans traitement adapté, provoque une "immunodépression" dans le corps : c'est ce qu'on appelle "sida"qui est le dernier stade de l'infection au VIH. 

Distinguer VIH et sida

Les termes "VIH" et "sida" sont fréquemment confondus et pourtant, ils recouvrent des dimensions différentes dans l'évolution de la maladie.

Le VIH est le Virus de l'Immunodéficience Humaine.
Une personne est dite "séropositive pour le VIH" lorsqu'elle est infectée par le VIH, donc porteuse du virus.
Cela ne signifie pas qu'elle est atteinte par la maladie du sida : le sida n'est pas un maladie mais le stade le plus avancé de l'infection du VIH. 

L'infection à VIH, période sans symptôme apparent dure plusieurs années. La personne séropositive, si elle ne suit pas de traitement, peut alors transmettre le virus mais ne présente pas de signe ou de symptôme clinique.

Sans traitement, l'infection à VIH peut évoluer vers le stade sida : la multiplication du virus et de cellules infectées dans l'organisme provoque un effondrement des défenses immunitaires et la survenue d'infections ou de maladies opportunistes.

Favoriser, pour chacun, l’accès à l’information, au dépistage et au soin, c’est le défi à relever aujourd’hui pour tous les acteurs de première ligne qui souhaitent contribuer à la lutte contre le VIH/sida.

Quels sont les symptômes du VIH ?

Selon la phase dans laquelle les personnes infectées se trouvent, celles-ci vont plus ou moins développer des symptômes après avoir contacté le VIH. L'apparition de symptômes liée à des "maladies graves" voire "mortelles" peut prendre plusieurs années. Se faire dépister est donc la clé !

Lors de la phase "primo-infection", des signes semblables à la grippe sont les plus courants comme : 

  • la fièvre
  • la fatigue
  • des maux de gorge
  • des maux de tête 
  • des douleurs musculaires 
  • des douleurs articulaires 
  • une inflammation des ganglions lymphatiques
  • une éruption cutanée  

Attention ! Ces symptômes ne sont pas spécifiques au VIH.

Combien de temps faut-il à une personne infectée par le VIH pour développer le sida ?

Comment évolue le virus dans l'organisme ? 

Chez une personne infectée par le virus et sans traitement, on constate trois phases : 

  • La primo-infection : c'est lorsque le VIH entre dans l'organisme via des muqueuses ou par voie sanguine, et ce, jusqu'à ce que l'ensemble des cellules lymphocytaires soient touchées. Cette première phase peut durer de quelques semaines à plusieurs mois. À ce stade, la quantité de VIH dans le sang (charge virale) est élevée. 
  • La phase asymptomatique : cette phase peut durer plusieurs années durant lesquelles les personnes aucun symptômes mais, peuvent développer des infections. Le système immunitaire quant à lui continue de s'affaiblir en permanence. 
  • La phase sida : sans traitement, l'infection à VIH peut évoluer vers le stade sida : la multiplication du virus dans l'organisme provoque un effondrement des défenses immunitaires et la survenue d'infections ou de maladies opportunistes.

Lutter contre les fausses croyances sur la transmission du VIH

Les études montrent qu'il y a encore aujourd'hui, notamment chez les jeunes, une méconnaissance des modes de transmission du VIH et que les fausses croyances sur la transmission persistent.

Un des objectifs de l'information sur le VIH/sida est de lutter contre ces dernières et de rappeler que le VIH ne se transmet pas :

  • en embrassant une personne
  • en serrant la main ou une personne dans ses bras
  • par la toux ou les éternuements
  • en nageant dans une piscine
  • par les sièges de toilette
  • par les draps de lit ou serviettes
  • en partageant un repas (fourchettes, cuillères, nourriture)
  • en allant chez le dentiste
  • par les piqures de moustique
  • par le don de sang
  • en téléphonant
  • en partageant un savon

Le VIH se transmet par des vecteurs et modes de transmission précis

Quels sont les risques de transmission ? Le VIH est véhiculé par quatre liquides corporels

  • le sperme et le liquide qui apparaît avant l'éjaculation (liquide pré-séminal)
  • les sécrétions vaginales
  • le sang
  • le lait maternel

Le VIH se transmet par trois modes

  • lors des rapports sexuels sans préservatif 
    par ordre croissant sur l'échelle des risques : rapport oral, vaginal, anal
  • par l'échange sanguin 
    échange de matériel d'injection dans le cas d'usage de drogue par voie intraveineuse, tatouage, piercing, exposition accidentelle au sang de personnels de santé manipulant des objets piquants, tranchants, traînants, souillés par du sang
  • de la mère à l'enfant 
    pendant la grossesse, l'accouchement, l'allaitement (en l'absence de traitement préventif)

Les moyens de prévention

Aujourd’hui la prévention n’est plus centrée uniquement sur le préservatif. Elle est dite diversifiée, car composée de nombreux outils permettant à chacune et chacun d’adapter sa prévention à sa vie, ses possibilités, ses envies, favorisant ainsi une appropriation de la prévention en général. Aujourd’hui la prévention repose sur :

  • les préservatifs
  • le dépistage
  • le traitement post-exposition :
  • la prophylaxie pré-exposition (PrEP)
  • le traitement comme prévention (TasP)

Le traitement comme prévention

Le rôle du traitement pour les personnes séropositves et séronégatives

Les trithérapies, disponibles depuis 1996, ont bouleversé la vie des personnes vivant avec le VIH dans les pays occidentaux. Les médicaments anti-VIH bloquent la multiplication et la transmission du virus chez les personnes infectées. Grâce aux traitements (pris à vie), l'infection par le VIH est contrôlée même si le virus reste présent dans l'organisme, dans certains organes appelés "réservoirs". Les progrès de la recherche sur l’efficacité des traitements permettent aux personnes de vivre longtemps avec le VIH : l’espérance de vie entre une personne séropositive sous traitement en France et une personne séronégative est identique. 

Les conditions de tout cela ? Avoir accès aux soins et être dépisté suffisamment tôt par rapport à la contamination.

Si le traitement a un bénéfice individuel, il a également un bénéfice collectif : une personne séropositive sous traitement ne transmet pas le VIH. En effet, le traitement antirétroviral, s'il est pris régulièrement par les personnes vivant avec le VIH, fait quasi-disparaître le virus de leur sang. C'est ce qu'on appelle avoir une charge virale indétectable, elle est également indétectable dans les sécrétions génitales (sperme, sécrétions vaginales). 

De ce fait -et c'est un point essentiel-, une personne correctement traitée depuis plusieurs mois, et qui prend son traitement régulièrement, ne peut pas transmettre le virus à ses partenaires. C'est ce qu'on appelle le traitement comme prévention ou TasP. Découverte capitale pour la prévention puisque la chaîne de transmission est ainsi interrompue.

Indétectable =  Intransmissible

Une personne dont la charge virale est indétectable ne transmet pas le VIH.
C'est un message extrêmement important, qu'il faut répéter et diffuser auprès des personnes touchées comme auprès de leurs partenaires et du grand public.

Le traitement est également un outil de prévention pour les personnes séronégatives, via notamment la TPE et la PrEP.

  • Le TPE ou traitement post exposition est un dispositif d’urgence qui permet à une personne séronégative ayant été exposée au VIH de prendre un traitement antirétroviral pendant un mois et ainsi empêcher une contamination au VIH. 

Le traitement, disponible gratuitement dans tous les services d’urgences des hôpitaux, doit être pris dans les heures qui suivent l’exposition au VIH, au maximum 48 heures après.

  • La prophylaxie pré-exposition ou PrEP consiste pour une personne séronégative à prendre un traitement antirétroviral avant l’exposition au VIH. Ce dispositif de prévention est prescrit par tout médecin et remboursée à 100 %. 

Depuis 2021, la Haute Autorité de Santé recommande aux professionnels de santé de parler de la PrEP à toute personne sexuellement active. Elle ne prévient pas non plus les grossesses non désirées. C’est pourquoi la Prep doit être accompagnée d’un suivi renforcé et individualisé en santé sexuelle : vaccinations, dépistages réguliers des IST, traitement des IST, tests de grossesse, contraceptions.

Vivre avec le VIH aujourd'hui ?

Plus de 40 ans après la découverte du virus, la maladie s’est chronicisée mais les discriminations demeurent toujours aussi fortes. Ainsi, d’après le sondage Crips/CSA de 2021, 63% des personnes interrogées considèrent que la séropositivité constitue un critère important pour se lancer ou non dans une relation sentimentale. 36% des parents interrogés seraient mal à l’aise si la personne qui garde leur enfant était séropositive. 25% des Français pensent qu’une personne séropositive peut représenter un danger en exerçant une profession de santé.

C'est la raison pour laquelle il demeure essentiel de poursuivre l'effort d'information et de mettre en place des campagnes de santé publique de prévention tant auprès des jeunes que des populations prioritaires. L’information est la solution.

5 013
personnes ont découvert leur séropositivité
5,7 million
de sérologies ont été réalisées dans des laboratoires
29%
des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé de l’infection

La région francilienne concentre 42% des découvertes de séropositivité pour 18% de la population vivant en France. Le nombre de découvertes de séropositivité n'a pas diminué dans les dernières années, environ 2500 personnes sont diagnostiquées chaque année.

Les deux départements d'Ile-de-France les plus concernés sont Paris, qui concentre 41% des découvertes de séropositivité pour le VIH en Ile-de-France et la Seine-Saint-Denis (15%).

En Ile-de-France, l'épidémie est concentrée :

  • chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes
  • chez les personnes hétérosexuelles -femmes et hommes- nées en Afrique subsaharienne

Au total, un tiers des personnes vivant avec le VIH en Ile-de-France sont des femmes, dont la moitié est originaire d'Afrique subsaharienne.

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