La contraception

Crée le 11 octobre 2025, modifié le 17 octobre 2025

Un dossier pour faire le point sur la contraception en France : des données chiffrées, les différentes méthodes disponibles, l’accessibilité et la législation, la contraception à l’adolescence.

Données chiffrées sur la contraception

Différents types de contraceptifs

La contraception hormonale

La contraception hormonale consiste à diffuser dans le corps des hormones féminines (œstrogène et/ou progestatifs) similaires à celles fabriquées par les ovaires afin de bloquer l’ovulation des femmes.
Toutes les méthodes hormonales sont accessibles sur prescription médicale. La plupart sont remboursables à 65 % par la Sécurité sociale.

Le DIU (Dispositif intra-utérin)

Plus communément appelé stérilet, le DIU est un objet d’environ 3,5 mm placé dans l’utérus. Sa pose ou son retrait nécessitent l’intervention d’un médecin ou d’une sage-femme. Sa durée d’action peut varier de trois à huit ans selon le modèle (mais il peut être retiré à tout moment si la femme le désire). Le DIU est remboursé par la Sécurité sociale. Son efficacité est de 99 %.

La contraception locale mécanique

Comme leur nom l’indique, ces méthodes empêchent la fécondation en bloquant l’accès des spermatozoïdes à l’utérus. Ces contraceptifs sont à poser juste avant ou au moment du rapport sexuel.
Ces méthodes ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale.

La contraception locale chimique

Les spermicides sont des substances chimiques qui désactivent les spermatozoïdes. Ils se présentent sous forme de crème, de gel ou d’ovules à insérer à l’intérieur du vagin avant un rapport sexuel. Ils sont conseillés en protection double avec un autre contraceptif : utilisés seuls, leur efficacité est très relative (70 à 80 % de réussite). Leurs efficacités dépendent du type de spermicide utilisé et de sa durée d’action. Ils ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.

Les méthodes peu fiables

Attention, certaines pratiques, appelées méthodes naturelles, sont utilisées comme des moyens contraceptifs. Ces méthodes sont peu fiables et efficaces.
Exemples : la méthode du retrait, des températures, la méthode Ogino.

La contraception d’urgence

La contraception d’urgence permet d’éviter la survenue d’une grossesse non désirée après un rapport sexuel non ou mal protégé (absence de contraception, oubli de pilule, glissement ou rupture du préservatif, décollement du patch), à n’importe quel moment du cycle.

Il s’agit d’une contraception occasionnelle, « de rattrapage ». Son objectif n’est pas d’être employée de façon régulière. Le risque de grossesse est plus élevé qu’avec une méthode de contraception usuelle.

Depuis le 1er janvier 2023, la contraception d’urgence hormonale est prise en charge à 100 %  par l’Assurance maladie et disponible en pharmacie, sans prescription médicale et sans avance de frais, pour toute femme mineure ou majeure.

Cette prise en charge à 100 % était auparavant réservée aux seules mineures et il était possible d’accéder à la contraception d’urgence sans ordonnance seulement jusqu’à 25 ans. Désormais, ces conditions sont les mêmes pour toutes et tous, et quel que soit l’âge.

Pour choisir sa contraception

Questionnaire en ligne pour trouver le contraceptif le plus adapté : https://questionnaire.choisirsacontraception.fr/
Brochure : Choisir sa contraception, Santé publique France, 2019

L’accès à la contraception à l’adolescence

La première consultation : obstacles et enjeux

De nombreux facteurs peuvent empêcher les jeunes filles d’aller consulter pour une première contraception :

  • Les facteurs socioculturels et familiaux : la non-reconnaissance de la sexualité juvénile par la société en général, mais également par certaines familles, peut contraindre des jeunes filles à agir en cachette de leurs parents ou des adultes.
  • Les représentations qu’ont les adolescentes des différents professionnels de santé ou services de santé sexuelle : la peur de la consultation, de l’examen gynécologique, de l’attitude ou du jugement dies médecins ou adultes référents face à leur demande.
  • Les fausses croyances sur la contraception et les risques sexuels : la persistance des mythes sur l’impossibilité de tomber enceinte au premier rapport, la peur liée aux propos véhiculés sur les effets secondaires de la pilule…
  • La difficulté de parler de sujets liés à l’intimé sexuelle à des personnes adultes, à un âge délicat de pleine transition physique et psychologique.

Tous ces facteurs peuvent être des freins pour certaines adolescentes.
Il est donc important pour les professionnels d’en avoir conscience pour pouvoir les prendre en compte et réduire ces obstacles.

Recommandations pour les professionnels de santé

Le premier contact avec le professionnel de santé est primordial et aura des conséquences sur le parcours et suivi contraceptif ultérieur de la jeune fille.

Des recommandations ont été émises pour les professionnels de santé afin de :

  • Respecter les règles de confidentialité vis à vis des parents.
  • Mettre l’adolescente à l’aise par une attitude d’écoute empathique et de non-jugement.
  • Prendre en compte les spécificités de l’adolescente et son mode de vie (situation de couple, comportements à risques…).
  • L’informer sur les différentes méthodes existantes afin de l’aider à choisir le mode de contraception le plus adapté à sa situation.

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2015-02/1e_maj_contraceptionfadulte-procreer-060215.pdf

Un principe inscrit dans la loi

Selon la législation, les mineures ont le droit d’accéder à la contraception de façon anonyme, gratuite, sans requérir le consentement de leurs parents.

Ce droit, présent dans la législation depuis 1974, est confirmé par la loi du 4 juillet 2001 relative à l’interruption volontaire de grossesse et la contraception. Il est inscrit dans le Code de la santé publique.

Dans la pratique, cette législation reste pourtant appliquée de façon inégale et parcellaire. Suite à la mobilisation de nombreux professionnels, associations et institutions, des mesures récentes ont été mises en place pour améliorer l’accessibilité des mineures à la contraception.

Les dispositifs existants

Les Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF)

Les CPEF sont des organismes permettant à toute mineure d’obtenir un suivi médical et l’accès à la contraception de façon anonyme et gratuite.
Cependant, l’offre de prise en charge est très variée et limitée dans certaines zones (répartition géographique inégale, horaires d’ouverture pas toujours adaptés). De fait, ce droit n’est donc pas égal dans les différentes régions de France : pour les jeunes filles habitant dans des endroits isolés ou ruraux, l’accès à ces services reste difficile. Pour compléter ce dispositif et améliorer l’accès à la contraception des mineures, des initiatives plus récentes ont été mises en place.

CPEF : https://ivg.gouv.fr/les-centres-de-planification.html

La consultation médicale

Depuis le 31 mars 2013, toute jeune fille mineure peut avoir accès à la contraception de façon anonyme et gratuite dans les pharmacies, grâce à une ordonnance délivrée dans le cadre d’une consultation médicale classique.

Depuis 2020, pour les mineures (quel que soit l’âge), la consultation médicale ainsi que les examens biologiques nécessaires à la prescription du contraceptif, les contraceptifs, la pose et le retrait d’un dispositif intra-utérin sont pris en charge par l’Assurance maladie.

L’infirmerie scolaire : un lieu ressource clé

L’infirmière scolaire a un rôle fondamental à jouer auprès des jeunes pour favoriser l’accès à la contraception, de par sa proximité et son accessibilité et la gratuité de ses services.
L’infirmière scolaire peut orienter les jeunes vers des professionnels ou lieux ressources (CPEF), renouveler une ordonnance de contraceptif et fournir gratuitement la contraception d’urgence en cas de besoin.

Gratuité de la contraception pour les femmes de 15 à 25 ans

A compter du 1er janvier 2022, la contraception sera entièrement gratuite pour les femmes de 15 à 25 ans.

Anciennement réservée au 15-18 ans, cette prise en charge couvre la contraception hormonale, le bilan biologique, la consultation de prescription et de tous les soins liés à cette contraception.

Une mesure qui vise à lutter contre le recul de la contraception constaté chez les femmes de moins de 25 ans.