Bien-être & santé mentale
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Crée le 9 octobre 2025, modifié le 17 octobre 2025
À l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale le 10 octobre, le Crips Île-de-France prévention santé sida vous propose ce document présentant ses conclusions et orientations.
Cette note n’a pas pour but d’être exhaustive sur cette thématique mais de proposer des axes de travail en direction des jeunes et des publics prioritaires, à travers les actions de terrain et d’accompagnement des professionnels franciliens en prise avec ces publics.
La santé mentale est une composante essentielle de la santé. L’Organisation mondiale de la Santé définit la santé mentale comme « l’état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel ».
Elle n’est pas limitée à l’absence de troubles, elle impacte et est impactée par chaque autre aspect de la santé : sexuelle, physique, sociale, environnementale.
Mise en lumière par les conséquences des confinements successifs et de la pandémie de Covid-19, les répercussions d’une mauvaise santé mentale en font une problématique de santé publique prioritaire. Car même si tout le monde ne développera pas un trouble mental au cours de sa vie, les problématiques de santé mentale nous concernent toutes et tous.
La Covid a eu un impact très fort sur la santé mentale de nos concitoyens, un impact largement documenté. Prenons par exemple l’enquête CoviPrev : 34% des personnes interrogées au cours de la vague de 2021 présentaient un état anxieux ou dépressif. L’impact de la pandémie s’est particulièrement fait ressentir chez les jeunes et les personnes au statut socio-économique modeste.
Comme les autres dimensions de la santé, la santé mentale est influencée par de nombreux déterminants : des facteurs internes et externes à la personne qui interagissent et s’influencent entre eux. Ces déterminants de santé peuvent être classés en trois grandes catégories :
On note parmi les facteurs de protection, le développement « d’habitudes sociales et émotionnelles » favorables au bien-être : rythme de sommeil, pratique d’une activité physique régulière, développement des capacités d’adaptation.
A l’inverse, parmi les facteurs de risque, on note «l’exposition aux violences sexuelles ou encore le harcèlement, des pratiques éducatives sévères », mais aussi l’exposition aux discriminations : les jeunes issus de minorités ethniques ou sexuelles sont ainsi davantage exposés aux troubles mentaux. (OMS, 2021).
En 2021, à niveau de développement équivalent, le taux de suicide en France était le plus élevé des pays européens.
45 %
En 2021, les tentatives et gestes suicidaires chez les 12-24 ans ont augmenté de 45%
20 %
des Françaises et des Français sont concernés par un trouble psychique et la dépression est aujourd’hui le premier motif
Ces constats alarmants font de la détresse psychique et des maladies psychiatriques […] le premier poste de dépenses de l’assurance maladie.
(Santé Publique France, 2021)
La santé mentale a une image souvent négative et réductrice. Elle est souvent considérée comme moins importante que la santé physique. Cette image négative et cette hiérarchisation entraînent un retard de demande de soins et sont la cause d’un retard au diagnostic. Sur le plan collectif, elles peuvent amener à des mesures de santé publique insuffisantes.
Nos interventions auprès des jeunes en milieu scolaire s’inscrivent dans le cadre des séances d’éducation pour la santé. Lorsque l’on aborde la santé mentale, les thématiques suivantes sont abordées : les sources de bien-être, de mal-être, les émotions, les facteurs de protection et de vulnérabilité, ou encore la demande d’aide. Or, consulter un professionnel est souvent vu comme un tabou ou un aveu d’échec, ce qui constitue un frein à toute démarche d’aide.
Globalement, comme pour les 3 séances d’éducation à la sexualité, nos interventions en santé mentale invitent les jeunes à se questionner sur leur rapport aux autres et leurs émotions. Nous oeuvrons pour qu’ils développent les compétences psychosociales – l’esprit critique, l’empathie, la conscience de soi – nécessaires pour faciliter la demande d’aide, ou le soutien de leurs pairs.
En France, 10% des français connaissent un trouble dépressif au cours de l’année, et 40% d’entre eux n’ont pas recours aux soins. La méconnaissance des professionnels et des structures de soins, ainsi que le coût financier peuvent expliquer ce non-recours.
La très récente prise en charge des consultations en psychologie atteste de la prise en compte de la nécessité de prévenir et d’accompagner les personnes autrement que dans les facilités de soins psychiatriques ou d’urgence. Le dispositif “MonPsy”, mis en place depuis avril 2022, prévoit le remboursement à hauteur de 30 euros par séance, et jusqu’à 7 séances de suivi. Ce dispositif, s’il a le mérite d’exister, ne prend pas en compte le besoin d’accompagnement dans la durée, en dehors des dispositifs de soins psychiatriques, les personnes le nécessitant. Pour autant, de nombreux troubles psychiques peuvent être soignés grâce à un accompagnement psychologique. Par exemple, le trouble anxieux, trouble psychique le plus répandu, nécessite un accompagnement sur 12 à 25 séances avec un psychologue, comme le recommande l’HAS.
Les centres médico-psychologiques (CMP) et centres médico-psychologiques infanto-juvénile (CMP-IJ) sont des acteurs de proximité essentiels de l’offre de soins psychiatriques sur le territoire. Sectorisés, ces centres proposent un accueil et une prise en charge ambulatoire spécialisée pour toute personne en difficulté psychique. Ces structures font face à une demande de soins croissante et dans les faits, il faut souvent plusieurs mois en région francilienne pour obtenir un premier rendez-vous.
Le conseil local de santé mentale (CLSM) est « un espace de concertation et de coordination entre les élus, la psychiatrie, les représentants des usagers, les aidants et l’ensemble des professionnels du territoire. Il a pour objectif de définir et mettre en œuvre des politiques locales et des actions permettant l’amélioration de la santé mentale des populations concernées. » (Définition : Centre national de ressources et d’appui aux CLSM).
Les CLSM s’inscrivent dans le besoin d’une concertation territoriale pluridisciplinaire et décloisonnée dans le champ de la santé mentale.
Feel Good est un programme d’animation et un projet qui vise à développer les compétences psychosociales des enfants en école élémentaire, afin de promouvoir le bien-être global et améliorer le climat scolaire. Il est composé de dix séances en co-animation par un professeur et un animateur expérimenté du Crips.
Feel Good est un projet en trois axes qui s’inscrit dans la durée et qui inclue l’environnement global de l’enfant. À savoir :
Par ailleurs, les différentes activités proposées au cours de ces dix séances permettent aux enfants de mieux appréhender les émotions, mieux communiquer, identifier ses forces de caractère, résoudre des problèmes et bien d’autres thématiques.En effet, l’objectif de ce projet est de proposer un socle des compétences émotionnelles, sociales et cognitives fondamentales pour la réussite éducative et le bien-être global des enfants.
L’environnement global de l’enfant est mobilisé (parents, enseignants, camarades) afin d’accroître l’efficacité de l’intervention et éviter la fragmentation des concepts entre le milieu scolaire et familial. En effet, l’éducation positive considère que l’école a pour rôle d’enseigner les compétences pour la réussite scolaire et le bien-être (Saligman, 2009).
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« À nous les forces » est un programme d’animation du Crips qui se base sur les concepts de psychologie positive et les compétences psychosociales. En s’appuyant sur le concept des “forces de caractère”, il améliore le climat scolaire, booste la motivation et la créativité des jeunes. En effet, la découverte, le développement et l’utilisation de ces forces permettent de retrouver un engagement scolaire et de répondre aux problématiques rencontrées en classe.
Sagesse, courage, humanité, justice, modération et transcendance sont les six grandes catégories de forces que chacun et chacune possède de façon plus ou moins accentuée.
En proposant aux élèves d’utiliser ces forces sous différentes formes et face à des situations problématiques rencontrées, il est possible d’améliorer le bien-être et le climat de la classe, et par conséquent la motivation et l’engagement scolaire. Les séances du projet sont animées par les enseignants volontaires ayant bénéficié d’une formation de 3 jours par le Crips.
Le programme est composé de cinq séances, chacune d’elle étant consacrée à un thème et des outils spécifiques. Les voici :
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Paroles d’ados : bien-être
Paroles d’ados est un programme phare du Crips Île-deFrance. Décliné dans toute nos thématique de santé, cette animation de deux heures offre aux jeunes un espace d’échange autour des sources de bien-être et de mal-être.
Elle a pour objectif d’identifier chez les jeunes des stratégies individuelles ou collectives pour maintenir ou améliorer leur état de bien-être et de pouvoir orienter les jeunes qui en auraient besoin, vers des professionnels adaptés.
Les objectifs du programme :
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