Les compétences psychosociales

Crée le 3 septembre 2025, modifié le 21 octobre 2025

Un dossier pour comprendre ce que sont les compétences psychosociales et savoir comment les promouvoir dans des actions en éducation pour la santé. Read More

Les compétences psychosociales, appelées également aptitudes relationnelles, s’inscrivent dans une conception de santé globale définie par l’OMS comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».

Dans ce contexte, leur rôle est primordial pour développer chez les individus des comportements favorables à leur santé.

Les compétences psychosociales : qu’est ce que c’est ?

C’est en 1993 que le concept de compétences psychosociales (« Life skills » en anglais) est introduit par l’Organisation mondiale de la santé. Elle définit 10 aptitudes à développer au cours de l’éducation et tout au long de la vie pour permettre l’adoption de comportements favorables à la santé et au bien-être. En 2000, ces 10 aptitudes sont classées en 3 catégories : les compétences sociales, cognitives et émotionnelles.

En 2022, Santé publique France présente une définition actualisée des compétences psychosociales :

« Les CPS constituent un ensemble cohérent et interrelié de capacités psychologiques (cognitives, émotionnelles et sociales), impliquant des connaissances, des processus intrapsychiques et des comportements spécifiques, qui permettent d’augmenter l’autonomisation et le pouvoir d’agir (empowerment), de maintenir un état de bien-être psychique, de favoriser un fonctionnement individuel optimal et de développer des interactions constructives. »

Les compétences psychosociales. Un référentiel pour un déploiement auprès des enfants et des jeunes, Santé publique France, 2022, page 12

La compétence psychosociale est la capacité à mobiliser un ensemble de ressources (savoirs, savoir-faire, savoir-être) dans une situation pertinente.

Ces situations sont en rapport avec :

  • la personne elle-même dans ses aspects physiques, psychiques ou intellectuels,
  • son environnement social, naturel et professionnel.

Les buts d’acquisition de ces compétences sont :

  • le bien-être physique et psychique de cette personne,
  • l’insertion sociale ou socioprofessionnelle,
  • l’épanouissement personnel.

(Extrait de Compétences psychosociales et promotion de la santé /Ireps Bourgogne, novembre 2014, page 5)

 

Une classification évolutive

En 1993, les compétences psychosociales sont déclinées par l’OMS et l’UNESCO en 10 aptitudes, qui sont présentées par couple. Chaque compétence est décrite ci-dessous (définitions de L’OMS) :
Tableau des différents compétences

Crips Île-de-France

En s’appuyant sur ces 10 compétences socles, sur les études internationales et les données les plus récentes, Santé Publique France propose en 2022 une actualisation de la liste : 9 CPS générales et 21 spécifiques.

La distinction entre compétences de compréhension et les compétences de régulation

Depuis 2000,  les CPS sont classées en 3 catégories : compétences sociales / compétences cognitives / compétences émotionnelles. La classification au sein de ces trois catégories est réorganisée en 2024 par Santé Publique France afin de faciliter l’appropriation des CPS.

6 CPS générales sont distinguées : certaines compétences concernent la compréhension de soi et des autres et sont préalables aux compétences de régulations et d’accomplissement.

Santé Publique France l’explique : « En effet, que ce soit au niveau cognitif, émotionnel ou social, une première phase de compréhension et d’acceptation du fonctionnement psychologique s’avère nécessaire avant de vouloir chercher à le modifier (par un processus de régulation) et le transformer en action (par un processus d’accomplissement). –  Le référentiel opérationnel à destination des professionnels experts et formateurs CPS. Tome I, Santé Publique France, 2025

Crips Île-de-France

La promotion de la santé et les compétences psychosociales

Dans la Charte d’Ottawa, la promotion de la santé est définie comme « le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé et d’améliorer celle-ci.  [] Elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être. »

Un des axes pour favoriser la promotion de la santé concerne l’acquisition d’aptitudes individuelles.
« La promotion de la santé appuie le développement individuel grâce à l’information, à l’éducation pour la santé et au perfectionnement des aptitudes indispensables à la vie. [] Elle donne aux gens davantage de possibilités de contrôle de leur propre santé et de leur environnement et les rend plus aptes à faire des choix judicieux… »

Les compétences psychosociales permettent de développer ces aptitudes individuelles et agissent sur le bien-être et la santé globale :
« Plus particulièrement quand les problèmes de santé sont liés à un comportement, lui-même lié à une incapacité de répondre efficacement au stress et aux pressions de la vie, l’amélioration de la compétence psychosociale permet d’agir et d’améliorer ces comportements et ainsi contribuer à la promotion de la santé et du bien-être. »
(OMS, Life skills education in Schools, 1993)

Les concepts liés aux compétences psychosocialeS

Mener un projet intégrant les compétences psychosociales

Les objectifs du projet

La définition d’objectifs clairs est primordiale quels objectifs veut-on atteindre en mobilisant telle ou telle compétence psychosociale dans un projet ?

  • s’agit-il de mobiliser certaines CPS dans la perspective de modifications d’attitudes et de comportements dans un domaine particulier ?
  • s’agit-il de développer les compétences psychosociales d’une façon générale pour favoriser le bien-être et la santé globale de l’individu (développement de l’empowerment) ?

Quelques principes à respecter :

  • Une démarche éducative multicentrique : Les compétences psychosociales sont interdépendantes. Une approche globale doit être valorisée, afin de favoriser un bon équilibre entre l’acquisition de compétences personnelles et de compétences sociales.
    Par exemple, une forte estime de soi sans le développement en parallèle de compétences sociales (développer son empathie pour les autres) peut avoir des conséquences très négatives et aboutir à des comportements peu respectueux des autres ou encore à des difficultés à avoir un comportement social adapté.
  • Un apprentissage expérientiel : Les CPS ne se transmettent pas comme un savoir, mais se développent progressivement par l’interaction et l’expérience vécue : il s’agit de se baser sur un vécu passé (compréhension de faits ou d’actions) présent (analyse de situation) ou futur (ce qu’il est souhaitable de pouvoir faire).
    Cet apprentissage nécessite une pédagogie interactive et participative, à travers la mise en place d’ateliers en groupe qui permettent l’échange, le partage d’expériences, les mises en situation, les jeux de rôle…
  • Une démarche sur le long terme : Il est difficile de travailler les compétences psychosociales de façon ponctuelle. Cette démarche s’inscrit dans la progressivité. Il est important qu’un programme développant les CPS se déroule sur un certain nombre de séances, sur un temps assez long pour pouvoir en mesurer les effets.
  • une démarche inclusive : Après les interventions, il est important que tous les professionnels travaillant avec le public soient également sensibilisés aux CPS, afin que le travail amorcé dans les séances avec les animateurs puisse être ancré dans la vie quotidienne et que les compétences psychosociales puissent être développées de façon concrète sur le long terme. Inclure les familles et l’entourage dans un programme est également très bénéfique.
  • Une démarche systémique : Toute action visant à développer les compétences psychosociales doit également tenir compte de l’environnement et du contexte de vie du public, qui impactera sur le développement et l’expression des CPS.

La posture de l’intervenant et les attitudes éducatives

L’intervenant a un rôle  d’accompagnateur du processus : il adopte une posture humble et bienveillante et non de personne « sachant » qui transmet son savoir.
Il est toujours dans une démarche de réflexivité face à sa pratique.

Les attitudes éducatives

L’animateur devra montrer des attitudes éducatives positives et valorisantes qui permettent d’appréhender la personne dans sa globalité (dans ses aspects cognitifs, sociaux, émotionnels, relationnels). Ces attitudes, qui s’appuient sur le respect des besoins fondamentaux et qui favorisent l’estime de soi, permettent le renforcement des compétences psychosociales.
Elles se déclinent autour de 5 grands aspects :

  • le sentiment de sécurité psychique,
  • le sentiment de réussite et de compétence,
  • le sentiment d’appartenance, de communication et de relations interpersonnelles,
  • les émotions et les sentiments,
  • la résolution de problèmes, la prise de décision, la pensée créative et critique.

Pour avoir une déclinaison des attitudes pédagogiques favorables dans chacun de ces domaines consulter la page :  Renforcer les CPS au quotidien par des attitudes éducatives / In Le cartable des compétences psychosociales, Ireps Pays -de-là-Loire

 

Informations complémentaires

Si vous souhaitez des informations supplémentaires sur les compétences psychosociales, vous pouvez consulter les éléments suivants :

Les COMPETENCES PSYCHOSOCIALES des enfants et jeunes ados (3-15 ans) par Promosanté Ile-de-France
Le référentiel de Santé publique France
Les outils de scholavie
Le dossier de l’IREPS pays de la Loire sur des outils (2023)
L’instruction ministérielle de 2022 sur les CPS (sur le site de scholavie)

Comprendre les CPS

Découvrez le document créé par le Crips Île-de-France : une fiche-résumé pour mieux comprendre ce que signifie les compétences psychosociales.

Date de publication 2025

Auteur: Crips Île-de-France