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La Cour des comptes, dans son rapport « L’entrée, le séjour et le premier accueil des personnes étrangères » publié le 5 mai 2020 dressait un bilan très critique du dispositif du droit d’asile : « le droit d’asile, aujourd’hui garanti dans des conditions conformes à l’ordre juridique international et national, l’est au prix de délais importants, de dépenses croissantes et de conditions d’accueil dégradées ». Concrètement, la Cour des comptes met en évidence le fait que les conditions matérielles d’accueil sont insuffisantes en matière d’hébergement et que les demandes font l’objet de délais trop importants d’enregistrement et instruction, des délais dépassant largement les cibles inscrites aux contrat d’objectifs et de performance Etat – OFPRA. Ces constats nécessiteraient une augmentation des moyens afin de permettre aux demandeurs d’asile de pouvoir bénéficier d’un standard d’accueil conforme au droit national et européen.
Au-delà d’un problème structurel, la qualité du parcours de santé des demandeurs d’asile a été dégradée du fait d’une récente évolution réglementaire : le décret du 30 décembre 2019 instaure un délai de carence de trois mois avant que les demandeurs d’asile puissent obtenir la protection universelle maladie (PUMa). Pendant ce délai de carence, ils ne pourront être pris en charge que dans le cadre du dispositif des « soins urgents », au sein des services d’urgence des hôpitaux ou dans les Permanences d’accès aux soins de santé (PASS).
Un focus est donc à faire sur ces publics associés à un effort particulier sur la lutte contre la précarité, l’enquête Parcours ayant démontré que la précarité est un déterminant indirect de l’infection au VIH. Les mesures de restrictions à l’accès aux soins et à la santé des demandeurs d’asile entent en contradiction avec ce nécessaire focus populationnelle et les objectifs étatiques.
En outre, ces mesures sont dangereuses pour la santé des individus. Comme le note le Conseil national du sida « ces modalités restrictives de prise en charge sont dangereuses car elles auront pour conséquence d’entraver l’accès aux soins des demandeurs d’asile pendant une période pourtant cruciale, au terme de leur parcours migratoire : chez les plus vulnérables, celui-ci est marqué par une exposition majorée à de multiples risques pour leur santé y compris aux risques d’infection par le VIH et les virus des hépatites ».
Il est difficile de comprendre comment les objectifs fixés par l’Etat dans la lutte contre le VIH pourront être atteints alors que, dans le même temps, l’accès à la santé des populations les plus vulnérables est réduit. Il y a là une contradiction et une équation quasi-insolvable… La crise sanitaire liée au Covid-19 aura permis aux pouvoirs publics de revenir sur certaines stratégies en remettant les intérêts de santé publique au premier rang. Il serait légitime que, pour le parcours de santé des demandeurs d’asile en France, il en soit de même.
Retrouvez l’article agir pour la santé des publics en situation de précarité, qui présente le dépliant « Ma santé, mes droits, mes choix » permet, où y sont expliqués les droits essentiels : être accueilli dignement, possibilité de changer de médecin, droit à une information claire… Tout y est expliqué pour permettre de renforcer l’accès à la santé et aux droits de jeunes.
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