IST : les infections sexuellement transmissibles

Crée le 11 octobre 2025, modifié le 17 octobre 2025

Les infections sexuellement transmissibles, ou IST, sont provoquées par des bactéries, des virus, ou des parasites, et sont transmises à l’occasion de rapports sexuels. Il existe plus d’une trentaine d’IST, qui sont aujourd’hui un enjeu de santé publique majeur.

Les IST : présentation

Vue d’ensemble

Les IST se transmettent principalement par contact cutané lors d’un rapport sexuel par voie vaginale, anale, ou orale. Beaucoup d’IST sont transmises lors de rapports sans pénétration, comme les rapports bucco-génitaux, les caresses intimes, ou lors de l’utilisation d’objets sexuels. L’évolution de la fréquence des IST suit aussi l’accroissement de ces pratiques dans la population. Certaines peuvent aussi se transmettre de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou lors de l’allaitement, et par le sang. Les IST sont souvent regroupées sous une catégorie unique : les maladies qui touchent les organes sexuels. Cependant, elles peuvent provoquer des symptômes sur l’ensemble du corps.

Toutes les maladies touchant les parties génitales ne sont pas des IST. Par exemple, les mycoses vaginales, très fréquentes chez les femmes, résultent d’un déséquilibre de la flore vaginale mais ne sont pas transmises lors de rapports sexuels.

Sur les huit infections les plus fréquentes, seulement quatre peuvent être guéries : la syphilis, la gonorrhée, la chlamydiose et la trichomonase. La prévention et le dépistage sont donc cruciaux pour freiner la propagation des IST, dont la fréquence est en augmentation.

Un enjeu de santé publique majeur

L’urgence du VIH a mis pendant des années les IST en marge des discussions sur la sexualité. Pourtant, les IST ont de profondes répercussions sur la santé sexuelle et reproductive, à travers la stigmatisation, les cancers, la stérilité, les complications de grossesse. De plus, certaines IST, comme l’herpès, la gonorrhée et la syphilis, peuvent augmenter le risque de contamination par le VIH.

La majorité des IST sont asymptomatiques, ce qui rend leur diagnostic compliqué. Même si l’on dispose de médicaments actifs sur la plupart des IST, ceux-ci ne permettent pas de faire baisser le nombre de nouvelles infections. En effet, manque de connaissances sur les IST, tabou, retard de diagnostic et résistance aux antibiotiques participent à la forte augmentation de leur fréquence, particulièrement chez les jeunes.

  • Seuls 64% des 15-30 ans considèrent être bien informés sur les IST (hors VIH). (1)
  • 3x plus élevé C’est le taux d’infections à chlamydia en Île-de-France, comparé au reste du pays. (2)
  • x3 Les infections à Chlamydia et à gonocoque ont été multipliées par 3 en France, entre 2012 et 2016. (3)

Un sujet délicat

Alors que les traitements s’améliorent, les IST restent mal soignées. Une des raisons principales à cette constatation reste le tabou qui entoure ces infections.

Tout d’abord, les lieux dédiés au dépistage et à la prise en charge de ces infections restent mal connus. De plus, les médecins traitants hésitent souvent à aborder la question des pratiques sexuelles et des IST avec leurs patients. Ce silence autour des IST entretient une perception négative : dans la majorité des cas, les IST ont mauvaise réputation. Elles sont souvent perçues comme liées à un manque d’hygiène ou à un mauvais comportement sexuel. Ainsi, les consultations de dépistage ne sont pas systématiques, le diagnostic est redouté, et le fait d’avoir une IST reste « honteux ».

Les principales IST

Les IST d’origine bactériennes

Les IST d’origine bactériennes sont, comme leur nom l’indique, causées par des bactéries pathogènes. Après l’infection, la bactérie se multiplie et colonise les voies génitales, anales et urinaires.

Les IST d’origine virale

Les IST d’origine virales sont, comme leur nom l’indique, causées par des virus. Contrairement aux IST bactériennes, ces infections ne peuvent pas toujours être soignées.

Les IST d’origine parasitaire

Les IST parasitaires sont, comme leur nom l’indique, causées par des parasites. Les parasites sont des organismes qui se nourrissent des nutriments de leur hôte. Dans le cadre des IST, ces parasites peuvent vivre à l’extérieur ou à l’intérieur du corps.

Conseils prévention contre les IST

Le dépistage des IST

Beaucoup d’IST peuvent passer inaperçues un bon moment car elles sont majoritairement asymptomatiques, ce qui retarde le diagnostic. Un dépistage régulier reste donc un des moyens essentiels pour lutter contre les IST.

Il est possible de faire un dépistage complet IST, hors VIH, tous les trois mois. En France, le dépistage des IST est gratuit ou pris en charge par la Sécurité sociale. Les dépistages en CeGIDD et en centres de planification et d’éducation familiale peuvent être anonymes, même pour les mineurs.

Il est aussi important de préciser que le dépistage systématique ne concerne pas que les plus jeunes : on observe une augmentation du nombre d’infections par le VIH chez les plus de 60 ans, ce qui traduit la nécessité de prévenir les IST à tout âge.

Comment se faire dépister ?

  • Suite à une consultation avec un médecin traitant, un gynécologue, ou un dermato-vénérologue.
  • Gratuitement et anonymement dans les centres d’information, de dépistage, et de diagnostic (CeGIDD).
  • Gratuitement également dans les centres de planification et d’éducation familiale et les centres de planning familial.
  • Pour le VIH, il existe aussi des autotests, disponibles en pharmacie.

Il est possible de se faire dépister entre deux et trois semaines après l’exposition, selon le type d’infection et les circonstances de contamination. A titre indicatif, ce tableau présente les délais de dépistage de certaines IST. En ce qui concerne le VIH, certains tests peuvent déjà voir les signes de l’infection. Les tests rapides d’orientation au diagnostic peuvent donner des informations de manière précoce à partir de 3 semaines. Mais il est nécessaire de refaire un test au bout de 6 semaines après la prise de risque pour avoir un diagnostic définitif.

Surveiller les possibles symptômes

Au-delà d’un dépistage régulier, et bien que beaucoup d’IST soient asymptomatiques, il est important de surveiller l’apparition de possibles symptômes laissant penser à une infection. Si ces symptômes apparaissent, il est recommandé de consulter un médecin ou de se rendre dans un centre de dépistage.

Les symptômes les plus fréquents incluent :

  • Des écoulements anormaux ou saignements par le pénis ou l’anus.
  • Douleurs vaginales, pertes vaginales anormales (quantité, texture, odeur…) ou saignements hors menstruations.
  • Une sensation de brûlure en urinant.
  • Une lésion sur la peau semblable à un aphte non douloureux sur les organes génitaux et les muqueuses.
  • Des boutons, rougeurs ou verrues sur les parties génitales ou l’anus.
  • De gros ganglions au niveau de l’aine.
  • Un mal de gorge, des symptômes grippaux, ou une fatigue quelques jours après une relation sexuelle.

Repenser les dialogues de l’intime dans le cadre de la prévention

Ouvrir la discussion autour des IST est essentiel. Il faut déconstruire, ensemble, les représentations dépassées de ces maladies encore perçues comme « honteuses » et « sales ». Parler des IST sans honte, ni gêne, et avec respect, participe à l’amélioration des connaissances sur le sujet et donc à une meilleure prise en charge.

Malgré tout, les dialogues renvoyant à l’intime restent compliqués et parler ouvertement des IST requiert une certaine délicatesse : il est conseillé de le replacer dans le champ de la santé sexuelle (rapports hommes-femmes, gestion des émotions, pratiques sexuelles, consentement…). De plus, personne ne doit se sentir obligé de partager ses expériences dans le domaine sexuel, surtout dans le cadre d’un échange de groupe. Il faut veiller à modérer les échanges qui doivent rester respectueux et prendre en considération le fait que l’on s’adresse potentiellement à des personnes concernées, qui ont eu ou ont une IST, et qui pourraient se sentir exposées.

Ces dialogues, renvoyant à l’intime, doivent aussi s’intégrer dans une démarche d’accompagnement afin d’éviter ou de limiter le malaise et ne pas être ressentis comme intrusifs. Aborder ces sujets sera diversement accepté en fonction de l’environnement familial et socioculturel de chacun. Il est donc primordial, lors des interventions, de prendre en compte ces caractéristiques individuelles, et de veiller à créer et maintenir un cadre respectueux et sans jugement.

Se protéger des IST

Il existe plusieurs armes disponibles pour se protéger des IST.

Tout d’abord, la vaccination et le traitement sont des moyens efficaces pour stopper la propagation des IST. La vaccination contre les IST n’est disponible que pour certaines IST d’origine virale, mais reste une arme redoutable contre celles-ci. De plus, beaucoup d’IST se soignent facilement. Il est important de suivre le traitement jusqu’au bout pour ne pas infecter ses partenaires. Il est conseillé de s’abstenir de tout rapport sexuel pendant le traitement et attendre la guérison. En cas d’infection, il est très important d’informer son ou ses partenaires sexuels, qui doivent aussi se faire dépister et suivre un traitement si nécessaire.

La propagation des IST peut aussi être ralentie par des mesures d’hygiène simples. Celles-ci incluent un lavage des mains régulier, l’utilisation de linge de toilette propre, le maintien d’une bonne hygiène bucco-dentaire, ou l’usage de gants en cas d’introduction de la main dans l’anus du partenaire, pratique susceptible de fragiliser les tissus et donc de favoriser une infection. De plus, il faut éviter de passer de l’anus au vagin en cas de pénétration, afin d’éviter la circulation des bactéries.

L’utilisation de préservatifs, internes ou externes, permet de limiter le risque d’être infecté ou de transmettre certaines IST, notamment le VIH, les gonorrhées, les infections à chlamydias, et la syphilis. Le préservatif doit être remplacé lors de chaque changement de partenaire ou d’orifice. Ils s’utilisent avec du lubrifiant à base d’eau ou de silicone.

Si certains modes de transmission sont bien connus et évalués, il reste difficile d’en classer l’ensemble selon une échelle des risques définitive. Ce tableau résume l’état des connaissances en 2021. Il est donc important de discuter des risques et des modes de transmission avec son ou sa médecin, qui prendra en compte le contexte, unique forcément, de la personne.